est bien plus important — le goût ou la passion de la musique n’ont généralement aucune représentation visuelle. Si elles surgissent, c’est en passant et par accident.
Ceux qui ont peu de culture musicale et surtout peu de goût pour la musique, ont des représentations visuelles très nettes.
En d’autres termes, autant qu’il est permis d’employer en psychologie des formules générales et avec cette réserve qu’elles conviennent à la majorité, non à la totalité des cas, ou peut dire : Durant le travail de l’imagination musicale, l’apparition d’images visuelles est l’exception ; lorsque cette forme d’imagination est faible, elle est la règle[1].
Depuis, les communications assez nombreuses que j’ai reçues ont plutôt affirmé cet antagonisme qui me paraît d’ailleurs presque imposé par la nature de l’imagination affective, comprise au sens le plus large. Parmi ces observations dont quelques-unes sont longues, je choisis les plus courtes, les plus nettes et les plus intéressantes.
Je suis, m’écrit A. Fouillée, de ceux qui, en entendant la musique, ne volent rien, absolument rien, à moins qu’il ne s’agisse de musique proprement pittoresque et descriptive. J’éprouve des émotions, je me représente des sentiments ; je vis une vie sentimentale et tout intérieure, mais je n’ai aucune représentation visuelle….
…. Quand j’entends de la musique, je n’ai guère que de l’ima-
- ↑ Pour les détails, voir Imagination créatrice, loc. cit., p. 181-185, et l’Appendice D, p. 201.