de sentiment qui, en restant identique ou en se transformant, détermine le choix et l’enchaînement des états intellectuels ceux-ci ne sont qu’un revêtement, un moyen nécessaire pour donner du corps à cette forme de logique. L’association à base affective est très différente ; elle se développe au hasard, sans être dirigée vers un but préfixé. Je n’insiste pas, pour le moment, sur cette différence fondamentale (voir, ci-après chap. ii.) et je m’en tiens à la seule association des sentiments.
C’est un sujet embrouillé, obscur, peu exploré. On a étudié très soigneusement l’association des états intellectuels entre eux (perceptions, images, concepts), l’association des mouvements entre eux, celle des perceptions ou représentations avec les mouvements. On a même noté la liaison entre les états intellectuels et les émotions (ex. : le parfum d’une fleur évoquant un état d’âme qui a coexisté jadis avec la même odeur) ; mais une liaison entre deux ou plusieurs états affectifs, qu’en faut-il penser ?
Sous sa forme rigoureuse, absolue, la question serait celle-ci : L’association se produit-elle entre des états purement affectifs ? Ainsi posé le problème est imaginaire : c’est chercher l’introuvable et tourmenter une énigme sans solution. Remarquons, en effet, que l’affectivité pure, vide de toute représentation, si elle existe, est extrêmement rare. On peut hasarder à titre d’exemples l’état de béatitude produit par le hachich, l’euphorie des mourants, l’état pénible d’incubation de la plupart des