par des mouvements, des gestes et même quelquefois par la musique, comme plusieurs auteurs, principalement Wagner, l’ont soutenu avec raison ; 2o consciente, c’est la forme ordinaire ; les états affectifs sont connus et s’imposent à nous à titre de faits simplement constatés ; 3o analytique, c’est-à-dire élaborée par la réflexion qui les déroule et les présente dans l’intégralité de leur développement : ainsi, dans la vie courante, se rappeler en détail ce qui a contribué à engendrer et à alimenter une passion ; dans la création littéraire, chez les romanciers, auteurs dramatiques, poètes, les dispositions affectives prennent une forme extérieure, grâce à des descriptions verbales qui ont quelquefois un relief extrême ; enfin, il y a la forme musicale, moins claire mais plus profonde, plus complexe et aussi variée que la précédente. Ce dernier procédé mieux que tout autre est l’instrument de l’invention affective pure.
Pour comprendre l’état d’âme qui est la cause et la marque propre de cette forme d’invention, pour pénétrer dans sa psychologie, considérons la création musicale sous sa double forme, dépendante et indépendante.
La musique dépendante est asservie à un texte, à des paroles. Le musicien s’en inspire bien ou mal, c’est-à-dire qu’il transforme des idées, des images, des mots — des représentations visuelles ou verbales — en états affectifs ; et cette transformation doit s’extérioriser en une construction architectonique de formes sonores. Ainsi : mouvement récepteur du dehors au dedans, métamorphose