magiques, etc., « est dans le fait universel de l’association des idées et dans l’erreur qui fait prendre une association idéale, subjective pour une association réelle, objective »[1]. Cette assertion est trop simpliste et très douteuse. Un sauvage part en guerre, rencontre un animal et peu après tue des ennemis dont il rapporte victorieusement les têtes. Il se peut qu’il établisse entre les deux faits une « association et qu’il voie dans l’animal un protecteur. Mais ceci est plus qu’une association par contiguïté. C’est l’affirmation, vraie ou fausse, implicite ou explicite, d’un rapport entre deux termes (la rencontre de l’animal, le succès) ; c’est une position propre à l’individu, une attitude personnelle en face des événements, une synthèse qu’il leur impose et qui est son œuvre ; bref une opération logique, jugement ou conclusion.
Or, l’association à base affective correspond à l’association par ressemblance ou contiguïté dans l’ordre intellectuel ; elle est une matière pour le raisonnement, une préparation, un acheminement vers une fonction supérieure : et ici la confusion est d’autant plus facile entre ces deux opérations, associer d’une part, juger et raisonner d’autre part, que dans la psychologie des sentiments les états sont vagues, sans caractères nets.
Sommairement et par anticipation, le raisonnement émotionnel peut se définir un processus dont la trame tout entière est affective, c’est-à-dire consiste en un état
- ↑ Entre beaucoup d’autres, voit Tylor, Civilisation primitive, chap. iv.