vue plus général, tenter une réduction de ces formes d’après leurs origines,
Négligeons leur matière, leur contenu, l’agencement logique propre à chacune, leur fin particulière, pour ne considérer que la part contributive à la fin générale de l’individu.
La logique rationnelle est née du besoin de s’adapter par la connaissance au milieu extérieur, à ses propriétés et à ses attributs. Ce besoin d’abord pratique est devenu avec le temps spéculatif et pratique suivant les cas. Les formes de la logique des sentiments sont nées aussi de besoins et même plus impérieusement, puisqu’elles restent toujours pratiques, téléologiques et que ce caractère est, pour elles, inaliénable. Or si on les rapproche et les compare pour chercher à découvrir leurs affinités originelles, on voit qu’elles se laissent ramener à deux types, suivant qu’elles sont utiles à la conservation ou à l’expansion de l’individu.
La tendance à se conserver (négative en un certain sens), se traduit par des actes de défense, moyen préventif contre la diminution, l’amoindrissement ; ou bien si le mal est fait, par l’emploi de remèdes propres à réparer, à compenser les pertes, à réaliser autant que possible une restitutio ad integrum. À ce type appartiennent : les formes passives du raisonnement passionnel dont la timidité a servi d’exemple ; les raisonnements de justification et de consolation qui sont l’un un appui défensif contre l’ébranlement d’une croyance ; l’autre un effort pour recouvrer l’état antérieur.