Par contre, dans la logique de la magie, l’élément affectif est négligeable, d’action faible, parce que, suivant la juste remarque de Frazer (loc. cit.) : « La conception fondamentale de la magie ost identique à celle de la science… son système repose sur la foi, aveugle sans doute, mais réelle et forme dans l’ordre et l’uniformité de la nature. Son erreur vient, non de ce qu’elle croit à une succession de phénomènes déterminés par des lois, mais de la conception totalement fausse qu’elle a de la nature de ces lois, »
Les faits contenus dans cette section de notre étude ont été empruntés à une seule source, aux manifestations de la vie religieuse et aux croyances qui s’en rapprochent. Il serait facile, mais sans profit, de chercher ailleurs. La ténacité d’une logique si fragile serait inexplicable si l’on ne savait qu’elle est ancrée dans le cœur de l’homme, indépendante de la raison qui dissiperait ces chimères[1], Elle a duré et dure encore parce qu’elle a sa raison d’être dans des tendances indestructibles. « Par une série de déductions logiques et fatales, on s’explique, dit Tarde, que certaines superstitions fameuses, la sorcellerie, la divination par le vol des oiseaux ou par les songes, les oracles, l’astrologie soient nés d’une manière indépendante chez la plupart des peuples au Pérou et au Mexique comme en Grèce et à Rome. C’étaient là des
- ↑ Les historiens ont constaté que, durant plusieurs siècles, le polythéisme gréco-romain a survécu sous la forme de la divination, plus forte que le christianisme qui la prohibait.