Maintenant, si l’on considère la conjecture divinatoire dans les cas particuliers, in concreto, telle qu’elle est pratiquée en fait, on y trouve des éléments affectifs, imaginatifs, rationnels.
1o Éléments affectifs. Il y a d’abord le désir intense, sans critique (c’est-à-dire soustrait à toute inhibition des jugements rationnels), qui engendre cette croyance : qu’un pouvoir surnaturel, Dieu ou Destin, répondra par un moyen quelconque à la question posée. La croyance est proportionnelle au désir ; il se trouve des demi-croyances.
Il y a le choix du procédé. Entre tant de moyens supposés efficaces, pourquoi l’interrogateur a-t-il une préférence ? Avant tout, son goût, ses dispositions personnelles, comme le catholique qui a une dévotion particulière pour tel saint ; puis le hasard, la facilité de l’opération,. la tradition, l’imitation ou au contraire la mode qui est un goût collectif à l’état instable.
Puis, un raisonnement très élémentaire fondé sur des sentiments. Conclusion par analogie affective : une rencontre fâcheuse est de mauvais augure, le hurlement nocturne d’un oiseau présage la mort, etc. L’analogie est, non dans les perceptions, mais dans l’état émotionnel qui les accompagne. Conclusion par contraste : on sait · combien cette forme d’association prédomine dans la vie des sentiments ; conclure du blanc au noir, d’un rêve lugubre à l’événement contraire.
Enfin, il y a l’état d’attente avant la réponse ; l’oscilla-