« La divination, dit son savant historien, est la pénétration de la pensée divine par l’intelligence humaine, en dehors des considérations ordinaires de la science ; c’est une connaissance d’une nature spéciale, toujours obtenue par voie de révélation surnaturelle, avec ou sans secours du raisonnement[1]. » Il distingue deux formes : 1o intuitive : les songes, l’évocation des morts, l’enthousiasme (au sens étymologique) ; elle est hors de notre sujet, la révélation étant directe ; 2o inductive on déductive, c’est-à-dire par interprétation. Elle prend ses matériaux partout ; la terre, les eaux, le ciel, les astres, les phénomènes météorologiques, les hommes, les bêtes, les objets inanimés, le tirage au sort, les combinaisons numériques ; elle embrasse le monde entier et revêt les formes les plus inattendues.
Son mécanisme logique, variable suivant les cas, ne peut être déterminé qu’en gros.
D’abord la divination repose sur un principe général, admis inconsciemment ou vaguement conçu : c’est que dans l’univers tout se tient et que, entre les éléments les plus dissemblables, il y a une corrélation. Assurément, l’homme primitif, en essayant de pénétrer l’avenir, n’avait aucune idée de ce principe abstrait ; mais sa conception animiste du monde le mettait en présence de forces sentantes et agissantes, répandues partout, analogues à lui ; il lui semblait naturel de les interroger. — À ce moment de l’évolution humaine, chacun est, pour son
- ↑ Bouché-Leclercq, Histoire de la divination dans l’antiquité, Paris, 4 vol.