Page:Revue pour les français, T2, 1907.djvu/178

Cette page n’a pas encore été corrigée
606
REVUE POUR LES FRANÇAIS

effets. À présent, le Cambodge est complet. Les provinces qu’on lui restitue ont pour lui une énorme valeur historique — celle de Siem-réap renferme les glorieuses ruines d’Angkor — doublée d’une valeur intrinsèque équivalente. Elles couvrent plus de 20.000 kilomètres carrés et nourrissent une population évaluée à 300.000 âmes ; elles sont fertiles et augmenteront sensiblement sa production économique. Leur possession nous est précieuse.

Nous l’avons payée principalement par notre renonciation à l’exercice de nos droits de protection sur les ressortissants de la France en territoire siamois. Jusqu’à ce jour les sujets ou protégés français — on entend par protégé français tout individu qui se fait inscrire comme tel dans nos consulats — demeuraient justiciables des tribunaux consulaires ; ils deviennent justiciables des cours siamoises. Il est sûr que les protégés français seront désormais moins nombreux en raison de la disparition du privilège qui leur était jusqu’à présent octroyé en cette qualité. Notre influence au Siam peut en souffrir. Il s’agit de notre part d’une concession sérieuse. Elle nous offre pourtant, en soi-même, une contrepartie avantageuse en permettant au Siam de résister dorénavant aux empiétements d’autres puissances qui, comme le Japon, réclamaient le même traitement que la France et, sous prétexte de protection, s’immisçaient peu à peu dans les affaires du pays.

Nous rétrocédons, d’autre part, au royaume de l’Éléphant blanc les territoires de Kratt et de Dan-Sai, bien payés par l’octroi à nos sujets et protégés du droit de propriété qui leur faisait défaut et dont la possession leur ouvre une perspective d’affaires intéressantes.

En résumé, nous pouvons, sans arrière-pensée, nous féliciter de ce traité. Il termine une fâcheuse querelle et nous permettra de vivre en bonne intelligence avec le Siam. Il n’est rien de tel entre voisins et cette seule assurance est aussi pour nous d’un grand prix.

La plus grande Bretagne.

La quatrième conférence intercoloniale britannique vient de s’ouvrir à Londres. Composée des premiers ministres des grandes colonies autonomes, elle a pour objets principaux : 1o  l’établissement de tarifs préférentiels uniformes entre la métropole et ses différentes possessions ; 2o  la création d’une assemblée impériale