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LA FRANCE COLONIALE

Les territoires de la Mauritanie saharienne ont été revendiqués par la France dans une intention purement politique et sans aucune arrière-pensée d’exploitation économique. Notre pénétration s’y poursuit méthodiquement par l’établissement de relations pacifiques avec les principaux cheikhs auxquels nous accordons l’investiture et qui acceptent notre suzeraineté.

Sur la côte au sud du cap Blanc sont situées les pêcheries récemment étudiées et déjà célèbres du banc d’Arguin. Elles dépassent, paraît-il en richesse et en variétés tous les centres déjà connus.

Le Sénégal subit l’influence de la France depuis la fin du xvie siècle. Il englobe aujourd’hui l’ancienne région du Soudan français constituée en gouvernements militaires. Son climat n’est pas naturellement insalubre : la malaria et la fièvre jaune qui y firent tant de victimes y deviendront sans doute inconnues dans quelques années, grâce aux mesures énergiques entreprises pour la destruction des moustiques, leurs seuls propagateurs.

Les principaux produits du Sénégal sont l’arachide, le caoutchouc, la gomme et l’or alluvionnaire. Son commerce extérieur a dépassé 78 millions en 1905.

La France occupe depuis 1865 la région des « Rivières du sud » qui, augmentée du Fouta-Djalon et du bassin du Haut-Niger est devenue la Guinée Française. Le Fouta-Djalon, massif montagneux et bien arrosé, véritable Suisse africaine, est considéré comme le sanatorium de l’Afrique occidentale. Ses habitants, les fameux Peulh, race énergique et intelligente, convertie à l’islamisme, s’occupent principalement d’élevage : c’est là pour la colonie une ressource de grand avenir, étant donnée l’extrême rareté du bétail dans les pays avoisinants.

Au delà, dans les terres basses, la culture du riz promet des résultats considérables. Cependant, la valeur économique de la Guinée tient surtout à l’exploitation du caoutchouc. Elle a pour débouché principal le port de Konakry, dont l’activité sans cesse croissante accuse le progrès de son commerce représenté en 1905 par 13.600.000 francs d’importations contre 14.800.000 francs de produits exportés.

La Côte d’Ivoire, où l’expansion française se manifesta dès 1842 est administrée par la France depuis 1889. Les deux tiers de son