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NOTES ET DOCUMENTS



NOTES SUR L’HISTOIRE DE MON PERROQUET

DANS SES RAPPORTS

AVEC LA NATURE DU LANGAGE



…On s’est demandé souvent si les animaux avaient un appareil vocal différent de celui de l’homme. Je crois qu’il n’y a de différences ni anatomiques ni physiologiques. Chez les animaux comme chez l’homme, il y a les mêmes cordes vocales, les mêmes muscles et les mêmes nerfs ; et, en ce qui concerne les nerfs des muscles du larynx, ils sont composés de deux parties qui ont des fonctions différentes, chez les animaux comme chez l’homme, l’une venant du centre respiratoire de la moelle épinière et l’autre du centre phonateur : ce qui est en rapport avec la double fonction du larynx, qui est, à la fois, un organe respiratoire et vocal. Cette différence de fonctions se voit dans les maladies, dans les paralysies bulbaires, par exemple, où le larynx s’ouvre pendant l’acte respiratoire, mais n’obéit plus à la volonté du malade. Celui-ci peut respirer, mais il ne peut parler. Cela est également vrai pour les animaux inférieurs, car les physiologistes nous apprennent que, en sectionnant un nerf qui contribue à former le laryngé inférieur, les animaux cessent de crier, tout en continuant à respirer comme de coutume. Cette expérience prouve qu’il existe aussi bien chez les animaux que chez l’homme des nerfs volontaires qui se rendent au larynx. Il existe naturellement une organisation spéciale qui fait que chaque animal a ses cris particuliers ; mais je ne puis dire si cela tient au larynx lui-même, ou à un centre nerveux supérieur, ou aux deux à la fois. Nous savons que le ton de la voix humaine diffère chez des nations différentes et chez des individus différents, et que cette qualité est héréditaire. Il est inutile de dire qu’un animal a pour le larynx un nerf volontaire spécial, outre celui qui sert à la respiration, quand