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périodiques. — La rassegna settimanale.

marque trop la part d’originalité qui revient incontestablement à l’auteur. En somme, jugement très favorable (25 janvier).

Deux articles originaux se trouvent, le premier dans la livraison du 8 février, le second dans la livraison du 22 du même mois. Le premier a pour titre : Emmanuel Kant et sa doctrine de l’expérience. Il est de M. Barzelotti, connu par ses travaux sur la philosophie anglaise et qui paraît s’occuper surtout maintenant de la philosophie allemande. Tel est du moins le sujet du cours libre qu’il a ouvert à Rome. Le présent article traite surtout des rapports de la critique de Kant avec les doctrines des physiologistes allemands contemporains. Une publication de M. Carlo Cantoni, professeur à l’université de Pavie, intitulée Emm. Kant (1er  vol., Milan, Brigola, éd., 1879), en a fourni l’occasion.

Le second est de M. Herzen. Il traite de L’organisme vivant et de la loi d’équivalence thermo-dynamique. C’est une analyse critique du travail de M. Hirn sur le même sujet : Théorie mécanique de la chaleur, Paris, 1875, rapproché d’un autre travail antérieur : Recherches sur l’équivalent mècanique de la chaleur, Paris, 1855. L’auteur cherche à expliquer une anomalie résultant des expériences de Hirn sur l’élévation de température consécutive aux mouvements d’ascension et de descente, expériences dont les résultats seraient contraires à la loi générale des phénomènes thermo-dynamiques. Il indique comment il faudrait conduire les expériences pour obtenir des résultats nouveaux capables de lever cette apparente contradiction. L’article, très intéressant, est trop plein de détails précis pour comporter une analyse sommaire.


La Revista contemporanea de M. Francisco de Asis Pacheco (Madrid, année IV-V) ne se borne pas toujours à reproduire pour ses lecteurs les articles saillants des revues étrangères : elle leur offre quelquefois des articles littéraires ou philosophiques, qui, malgré la prolixité d’un style trop néo-latin, peuvent être lus avec intérêt. Telle est l’étude publiée, dans le numéro du 30 octobre, sous la signature de Gonzalez Serrano, et qui a pour titre La réalité de l’esprit. L’auteur prétend ne pas faire de métaphysique ; il établit pourtant de prime abord, comme vérité de sens commun, l’existence de l’homo duplex. Mais il excelle à montrer le parallélisme et le fonctionnement commun de ce qu’il appelle les deux activités, spirituelle et corporelle : un peu plus, il en démontrerait malgré lui l’identité. En résumé, et la conclusion n’est pas neuve, l’esprit est pour l’auteur une sorte d’entéléchie, une activité qui poursuit une fin et peut choisir les moyens de l’atteindre. Cette assertion n’est d’ailleurs fondée sur aucune des données expérimentales, soit psychologiques, soit physiologiques, dont l’auteur aime à enrichir son argumentation, et qui ne sont pas la partie la moins intéressante de son travail. On voit à chaque instant reparaître sous sa plume, et sans qu’on songe à s’en plaindre, les noms de Lotze, Maudsley, Delbœuf, Wundt, Luys, Ribot, Hartmann et Bain.