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Francesco Bonatelli. Du rêve. Si l’on fait abstraction des longueurs qui tiennent à la forme ésotérique adoptée dans cet article (il est composé de deux conférences), on y trouvera une étude assez complète et distinguée sur le côté psychologique de la question. Il y a surtout deux passages suggestifs, l’un sur la durée apparente des rêves instantanés, et l’autre sur la manière dont les images s’associent dans le rêve.

Ouvrages analysés : La logique de G. Maria Bertini (posthume). — De la religion positive et perpétuelle du genre humain, par M. T. Mamiani. Suivant l’auteur, la religion est un fait constant de la nature humaine, parce qu’il repose sur la faculté de saisir l’absolu sous la forme du bien pur (il santo), en tant que terme et objet de notre activité morale. L’idéalisme platonicien professé par M. Mamiani a toujours suivi cette pente depuis Platon jusqu’à notre Malebranche, pour lequel les sympathies du philosophe italien sont facilement explicables. Celui-ci s’efforce d’ailleurs de dégager l’idée pure de la religion de toutes les superstitions et de toutes les entraves dont certains cultes concrets l’ont chargée. Cette partie de son ouvrage porte le titre de Critique des révélations. — Enfin, des documents nouveaux sont annoncés ici concernant G. Bruno. La publication de ces documents est due à M. Domenico Berti, à qui l’érudition philosophique est redevable d’un grand nombre de publications analogues (Salviucci, Roma, 1880).


LA RASSEGNA SETTIMANALE.

Cette revue consacre des articles bibliographiques aux ouvrages suivants.

E. Morselli. Le suicide. Essais de statistique morale comparée. — « Morselli est très jeune, dit l’auteur anonyme de l’analyse, bien qu’il soit déjà depuis quelques années directeur de la maison de force de Macerata, et son livre est plein, pour ne pas dire gonflé, de tous les défauts sympathiques de la jeunesse. Abondant jusqu’à la prolixité, il montre plus de faconde que d’éloquence et témoigne d’une foi aveugle, irrésistible dans la nouvelle direction psychologique moderne. Il adore Darwin et a une foi d’apôtre dans la statistique, » mais ne mêle pas assez de critique à sa déférence pour ces deux objets de son culte ; souvent il commet le paralogisme : cum hoc, ergo propter hoc. Cependant « l’architecture de son livre offre un bel ensemble et ne manque pas de grandeur ». En somme, c’est un travail sérieux, riche d’observations et de recherches curieuses sur la question (4 janvier).

Gabaglio. Histoire et théorie générale de la statistique. Milan, Hœpli, 1880, in-8° de xiv-597 p. — « L’ouvrage n’est ni un traité ni un abrégé de statistique ; il ne contient, comme le titre l’indique, que l’histoire et la théorie générale de cette science ; mais dans ces limites on peut dire que le travail est complet. » L’abondance des citations