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périodiques. — La filosofia delle scuole italiane.

çais s’est modifié au point de laisser pressentir une crise dans laquelle la métaphysique renaîtra avec des forces nouvelles. »

De fait, comme on va le voir, la Revue, sans renoncer à ses principes essentiels, poursuit son évolution et fait vers la philosophie de l’expérience presque autant de chemin que celle-ci en a fait, selon elle, vers la métaphysique.

Octobre. — Les livraisons d’août, d’octobre et de décembre contiennent un grand travail physiologique du Dr Panizza, intitulé : La physiologie du système nerveux dans ses rapports avec les faits psychiques. Le but de l’auteur est de renverser par une critique approfondie, appuyée des derniers résultats de la science, non tel ou tel détail de la théorie généralement admise sur les fonctions du système nerveux de l’homme, mais cette théorie elle-même dans ses postulats essentiels. La première chose en effet que cette théorie réclame comme accordée, c’est la double transmission en sens inverse et par des voies différentes : 1° des sensations, de la périphérie au centre ; 2° des volitions, du centre à la périphérie. Le Dr Panizza nie l’existence de cette transmission. Avec un but différent, sa critique est analogue à celle que Lewes a donnée de la théorie régnante dans son beau livre sur la Base physique de l’esprit.

La livraison d’août contient l’historique de cette théorie. Elle a, dit l’auteur, été d’abord conçue à priori d’après des vues de l’esprit antérieures à toute observation ; quand plus tard on a étudié les faits, comme presque tous les physiologistes étaient avant tout préoccupés de confirmer les vues spéculatives qui leur avaient été léguées par les philosophes de l’antiquité, on a négligé les faits contraires à ces vues, et ceux qu’on a crus favorables ont été plies de vive force à leurs exigences.

C’est ainsi que les physiologistes ont successivement ou méconnu ou expliqué à grand renfort d’hypothèses laborieuses les faits suivants : A. 1° L’amincissement cervical de la moelle épinière qui, d’après la théorie, aurait dû au contraire devenir plus volumineuse à mesure qu’elle comprenait un plus grand nombre de tubes nerveux, comme le fleuve grossit près de son embouchure. 2° L’immersion tant des fibres transverses radiculaires que des fibres longitudinales dans la substance grise de la moelle, fait qui allait contre la communication directe de la périphérie au centre et rendait, ce semble, impossible la transmission distincte des impressions et des ordres de mouvement séparés. 3° L’existence de nombreuses anastomoses entre les diverses fibres. Pour que ces faits devinssent constants en dépit de la résistance que leur opposait la théorie, il fallut que des histologistes s’appliquassent à décrire cette partie du système nerveux en elle-même, abstraction faite de toute vue physiologique. — Même résistance en ce qui concerne : B. 1° l’existence des ganglions que l’on a considérés avec Gallien comme des paquets de nerfs emmêlés, mais distincts, ou avec Scarpa comme une masse de substance conjonctive, destinée à réunir les filets nerveux en route vers