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repose sur cette proposition certaine : L’identité de structure implique l’identité de propriété ; mais qu’elle repose aussi sur cette proposition incertaine : La substance nerveuse est partout identique en structure moléculaire. D’ailleurs, on peut lui objecter que si l’identité de structure implique l’identité de propriété, la différence de propriété implique la différence de structure. L’auteur examine ensuite les expériences bien connues de Philipeaux et Vulpian et de Paul Bert ; et il conclut qu’il n’existe aucune expérience décisive dans un sens ni dans l’autre.

Dans la dernière partie de ce travail, on recherche comment « les éléments nerveux se groupent et s’unissent de façon à produire des résultats complexes, comme les sensations composées. » Le problème de notre époque n’est plus : Gomment un jugement synthétique à priori est-il possible ? mais : Comment des sensations et des volitions synthétiques sont-elles possibles organiquement ? — L’auteur, après de longues expositions et discussions, déclare qu’une étude assidue de la matière vivante poursuivie pendant des années, l’a conduit à admettre, « dans les formes les plus complexes de la vie, un substratum homogène de la plus haute activité vitale ; » c’est pour lui la nèvroglie. Il s’élève contre l’opinion — très généralement admise pourtant — qui considère la nèvroglie comme un tissu conjonctif. Ce n’est pas un tissu nerveux, « mais la précieuse incarnation de l’essence nerveuse. » — Enfin, dans une conclusion un peu obscure, il conclut à l’identité essentielle de la sensation et du mouvement, mais en réduisant le second à la première.

Bevington. Déterminisme et devoir. — À mesure que la théorie de l’évolution fait des progrès, beaucoup semblent craindre qu’elle n’ait de fâcheuses conséquences dans la pratique. Le but de cet article est d’établir le contraire. On tire aussi la même conclusion de la doctrine de l’automatisme animal. — 1° La question du libre arbitre est en général posée sous une forme pleine d’équivoques. Ainsi on emploie liberté et volonté comme des termes équivalents. De plus, on confond verbalement la volonté dont l’existence pour nous est indiscutable avec sa spontanéité, qui est discutable, et cette spontanéité discutable est encore confondue avec le caractère volontaire (voluntariness) indiscutable de notre conduite. — 2° La croyance ordinaire au libre arbitre à quoi se réduit-elle et qu’affirme-t-elle en fin de compte ? Nous n’avons aucune raison valable de considérer le libre arbitre comme une intuition. Ce que nous percevons immédiatement, dans le cas de volition, c’est son existence, non son origine. Notre sentiment de la liberté résulte en réalité d’une induction du futur que nous sommes aptes à tirer du passé. En une certaine mesure, nous sommes influencés par le futur, c’est-à-dire par quelque chose qui n’est pas, qui n’est rien, qui n’a de base que dans notre expérience passée. — 3° Le déterminisme implique-t-il, logiquement ou pratiquement, que l’homme ne peut pas travailler au bien-être humain ? Nullement. Certes, il faut admettre que l’avenir est fixé comme le passé ; mais ces lois fixes et ces forces de l’univers évo-