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à la liberté, à la vertu et au bonheur. M. Froschammer se croit d’autant plus obligé d’étudier la part que fait Spinoza à l’imagination dans son système. Dans quelle mesure intervient-elle dans la connaissance ? quelle est son essence, sa valeur, sa signification réelle dans le monde, dans la nature naturée ? quel est enfin son rôle dans la vie pratique ? L’auteur arrive a cette conclusion que dans le système de Spinoza l’imagination joue un très grand rôle, que c’est « elle qui conditionne l’existence de la connaissance du monde, qu’à ce titre elle ne peut être absolument exclue du principe éternel des choses, d’autant moins que Dieu et le monde sont conçus dans un rapport éternel et nécessaire. »

C’est ainsi que M. Froschammer, par des études historiques, s’efforce de justifier le choix qu’il a fait de l’imagination comme principe du développement du monde, en montrant qu’à considérer les choses attentivement, les grands systèmes philosophiques, loin de contredire le sien, seraient plutôt propres à le confirmer.

G. Séailles.

A. Macfarlane. — Principles of the algebra of logic with examples. 1 vol in-8° de 155 p. Edinburgh. David Douglas, 1879.

Le titre du livre de M. Macfarlane indique parfaitement le but que l’auteur s’est proposé. M. Macfarlane est un mathématicien. Il est profondément convaincu qu’appliqué aux sciences qui traitent de la qualité le symbolisme algébrique doit rendre les mêmes services qu’il rend depuis si longtemps aux sciences qui traitent de la quantité. En un mot, M. Macfarlane est un disciple de Boole, mais un disciple à la fois respectueux et indépendant. Il rend pleine justice au puissant esprit qui a su ouvrir aux études logiques une voie nouvelle, mais il reconnaît ce qu’il y a dans la doctrine du maître de contestable et d’obscur. Il s’efforce d’en faire disparaître les défauts. Son livre a l’inappréciable avantage d’être un traité élémentaire, court, simple et lumineux. Ceux qui voudront suivre la logique nouvelle dans toute son évolution ne pourront jamais se dispenser d’étudier les grands ouvrages de Boole et de Stanley Jevons ; mais la lecture du livre de M. Macfarlane leur sera désormais indispensable au commencement et aussi à la fin de leurs études : au commencement pour leur rendre familiers les principes de la science, à la fin pour leur donner un excellent résumé de ce que la science contient d’essentiel.

En quoi consiste la logique algébrique de Boole ? Pour l’expliquer, nous ne saurions mieux faire que de reprendre, en l’abrégeant un peu, l’excellente exposition qu’en a donnée M. Liard dans son savant travail sur les Logiciens anglais contemporains :

« On rattache d’ordinaire par une filiation directe les théories de Boole à celles d’Hamilton. La doctrine de la quantification du prédicat principe de la nouvelle analytique d’Hamilton semble en effet effacer toute