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REVUE PHILOSOPHIQUE

cours sous la commune de 1871, étude qui peut-être se ressent de la proximité des événements.

L’ouvrage se termine par de longs chapitres sur le traitement de la folie. Comme on pouvait s’y attendre, ce traitement est à la fois physique et moral, tel que les aliénistes l’emploient ; le traitement moral toutefois n’agissant que par les modifications physiques qu’il détermine. Nous croyons utile d’indiquer les pages que M. Despine a consacrées à la théorie et aux effets de l’émotion, et ceux où il raconte les essais de traitement moral qui ont été tentés chez les criminels (v. p. 928 et sq.).

Telles sont les idées principales que contient l’ouvrage de M. Despine. Dans sa préface il nous avertit qu’il n’a pu suivre les anciens errements sur la psychologie et sur la folie, qu’il a voulu faire autrement, et qu’il a cru mieux faire. Le reproche que nous lui ferons, c’est de considérer trop souvent comme des découvertes qui lui sont propres des explications et des théories qui existent depuis longtemps dans les auteurs, mais qu’il a exposées dans des termes nouveaux, et sous une forme très-souvent contestable.

Il y a beaucoup de faits dans ce livre ; c’est malheureusement la partie qui ne peut s’analyser, bien qu’elle soit la plus importante dans un ouvrage psychologique ; surtout quand on veut faire, comme M. Despine, de la psychologie une science d’observation pratique et étrangère à toute métaphysique.

Th. Ribot.

II

THÉORIE DE LA CONNAISSANCE

Zeit und Raum in ihren denknothwendigen Bestimmungen, abgeleitet aus dem Satze des Widerspruchs (Le temps et l’espace, comme formes nécessaires de la pensée, dérivés du principe de contradiction), par Schmitz-Dumont. Leipzig, 1875, 84 p. — Cet opuscule constitue la première partie — la seule publiée — d’une philosophie des sciences. L’auteur appuie sa déduction sur la métaphysique, la logique et les mathématiques exclusivement. Il rejette les explications tirées de la physiologie.

Toutes les théories émises jusqu’à nos jours sur le temps et l’espace sont réduites par lui à trois : 1o le temps et l’espace sont des formes subjectives de l’intuition ; 2o le temps et l’espace sont des formes de notre intuition, mais il existe en même temps un monde réel qui nous est donné sous ces deux formes ; 3o le temps et l’espace sont des données empiriques qui peuvent être toutes différentes dans un autre monde.

L’auteur, au contraire, croit pouvoir déduire ces notions du principe