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ANALYSES.Horwicz. Analyses psychologiques.

M. Horwicz expose ce qu’il faut entendre par phénomènes psychiques. Il montre qu’on peut poser à titre de loi, « que le développement et la perfection de la vie psychique sont en rapport direct avec le développement et la perfection de l’organisme » ; ce qui établit tout d’abord l’union intime des deux ordres de faits. Il combat la vieille hypothèse du principe vital en montrant que toutes les fonctions de la vie sont sous la dépendance du système nerveux, qui leur donne une unité. Il combat également le matérialisme : non qu’il adopte l’opinion adverse ; mais parce qu’il veut qu’en psychologie, le champ reste libre de toute conclusion métaphysique, comme il convient à une science naturelle. Il en arrive à cette conclusion : « Que le système nerveux soit l’organe de l’âme (thèse idéaliste) ou sa cause (thèse matérialiste), dans les deux cas, les processus de la vie végétative ont un lien nécessaire avec la vie de l’âme. Dans les deux cas, que la cause des phénomènes psychiques soit une âme immatérielle ou la masse nerveuse, cette cause est aussi celle d’où viennent la forme du corps et tous les processus vitaux. »

Sous le titre d’organisation du corps, l’auteur présente un résumé substantiel (p. 58-134) de la physiologie du système nerveux, dans ses rapports avec les questions qui nous occupent.

Sous le titre d’organisation de l’âme, il trace une esquisse sommaire des différentes fonctions psychologiques. « Mais il ne faut pas attendre, dit-il, de notre méthode qu’elle réponde aux questions dernières. Ce qu’est l’âme, substance ou accident, ce qu’elle devient à la mort, quel rapport il y a entre elle et le corps : ce sont là, nous le répétons, des problèmes qui, s’ils ne sont pas pour toujours soustraits à nos recherches, ne peuvent au moins, en aucun cas, être posés au début. Notre polémique contre le matérialisme n’a d’autre but que de tenir la voie ouverte à la recherche vraiment scientifique, et, dans le cas où celle-ci serait sans issue, de la bien distinguer des croyances et opinions subjectives, religieuses et morales. Nous employons donc le mot « âme » non dans le sens d’une substance immatérielle dont l’existence serait prouvée, mais simplement comme la dénomination collective de ces phénomènes et processus qu’on nomme psychiques » (p. 134, 135).

Comment l’âme et le corps agissent-ils l’un sur l’autre ? Horwicz, après avoir rappelé les hypothèses bizarres faites pour expliquer cette union, ajoute : « De notre point de vue physiologique apparaît le néant et le vide complet die völlige Eitelkeit und Hohlheit) de toutes ces spéculations métaphysiques. Ce problème a pour nous une forme bien déterminée, concrète, toute physiologique. C’est la question de la nature du processus d’excitation dans les