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analyses. — franck. Dictionn. des sciences philosophiques.

ni Herbart, ni Lotze, ni Wundt, etc., etc. — La philosophie chimique n’aurait-elle pas dû être au moins mentionnée sous les titres Atomisme ou Matière ? Et n’est-ce pas une lacune fâcheuse que de ne rien trouver sur des problèmes aussi philosophiques que l’évolution et la corrélation des forces ? L’article Instinct, dû pourtant à M. Lemoine, est extrêmement court, et dans la liste bibliographique on chercherait vainement le nom de Darwin. D’ailleurs, les articles Classification, Genres et Espèces, ne portent pas la plus légère trace des questions de philosophie naturelle débattues à ce sujet. — L’article Sens et Sensations publié en 1852 n’a pas été changé : il est impossible pourtant que M. Franck ignore la grande quantité d’études faites sur cette question, et dont quelques-unes (le débat sur l’innéité et l’empirisme, Helmholtz, Lotze, etc.) entrent dans le cœur même de la philosophie. — Il serait inutile de chercher dans les articles Espace et Temps une exposition ou une discussion des opinions récentes. Nous pourrions étendre indéfiniment ces remarques (voir les articles Matérialisme, Induction, Grammaire générale, auxquels rien n’a été changé).

En ce qui touche les articles historiques, à part les réserves faites plus haut, la 2e  édition contient bon nombre d’articles nouveaux et bien faits. Sans parler de ceux qui ont été consacrés aux contemporains morts dans ces quarante dernières années, des lacunes ont été comblées, des oublis réparés : par exemple Galilée et les naturalistes philosophes comme Hippocrate, Cuvier, Lamarck, Geoffroy Saint-Hilaire ; les représentants du mysticisme allemand au xve siècle, Maître Eckart, Henri Suso, etc. ; le théosophe Swedenborg, Garat, etc. — Nous signalerons cependant encore des noms oubliés : Toland, Beneke, Saint-Martin (dit le philosophe inconnu), le grand historien Ritter, mort il y a quatre ans, enfin Proudhon, et nous sommes loin de penser que ce relevé soit complet.

Parmi les articles de doctrine propres à la 2e  édition, notons outre les articles Positivisme et Péripatétisme déjà mentionnés, plusieurs remaniements importants (Bien, Devoir, Folie, Vie), les articles de M. Hauréau sur les scolastiques et des additions (Hallucination, Réalisme, etc.).

Malgré les critiques qui précèdent, qui, comme on a pu le voir, portent sur des faits et non sur des doctrines, le Dictionnaire des sciences philosophiques n’en est pas moins un monument. Il est incontestable qu’on y trouve groupés des documents et des renseignements qu’il faudrait chercher dans des centaines de volumes. C’est en raison même de son utilité que nous en regrettons les lacunes ; sans nous dissimuler qu’une œuvre de cette importance doit toujours présenter des parties faibles et des points attaquables.

La première édition contenait des travaux d’une valeur réelle, dus à des hommes spéciaux parfaitement compétents. Il était très-bon de les conserver ; mais M. Franck paraît avoir généralisé ce système. Une nouvelle édition, telle que nous la concevons, eût consisté, au contraire,