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ESQUISSE D’UNE PSYCHOLOGIE COMPARÉE DE L’HOMME



Lecture faite à l’Institut anthropologique de la Grande-Bretagne



Est-il bien nécessaire de démontrer qu’un coup d’œil général sur une question est un préliminaire utile à l’étude approfondie de la totalité ou d’une partie de cette question ? La pensée se perd dans le vague, si on la laisse errer à l’aventure sans avoir posé des bornes et des limites bien définies. D’autre part, si l’on se borne à étudier une partie d’une question, sans savoir comment elle se relie au tout, on s’expose à bien des erreurs. On ne peut, en effet, se faire une idée nette de l’ensemble d’une question sans en connaître plus ou moins les parties ; on ne peut se faire une idée nette d’une partie sans savoir quels sont ses rapports avec l’ensemble.

En posant les jalons de la psychologie comparée de l’homme, nous nous assurons ainsi un moyen plus méthodique de recherches. En cela, comme en toutes choses, la division du travail facilite le progrès ; mais pour que cette division soit possible, il faut que le travail lui-même soit systématiquement divisé.

On peut, pour plus de facilité, diviser le sujet entier en trois sections principales, disposées dans l’ordre de leur spécialisation croissante.

La première section comprend le degré de l’évolution mentale des différents types humains considérés en général, en tenant compte de la somme des manifestations mentales et de la complexité de ces manifestations. Cette section comprend le rapport existant entre les caractères mentaux et les caractères physiques, c’est-à-dire le rapport existant entre le volume et la constitution du corps et le volume et la constitution du cerveau. Elle comprend aussi les recherches relatives au temps nécessaire pour compléter une évolution mentale, et le temps pendant lequel dure la puissance mentale chez l’adulte.