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ANALYSES ET COMPTES-RENDUS

I

COSMOLOGIE

Zoellner. Sur la nature des comètes. Contributions à l’histoire et à la théorie de la connaissance. (Über die Natur der Cometen. Beiträge zur Geschichte und Theorie des Erkenntniss. Leipzig, 2e  Auflage, 1872, in-8o de 600 pages environ.)

Le livre de M. Zöllner est un plaidoyer passionné en faveur de l’union des sciences et de la spéculation ou encore de la métaphysique. Les divers écrits du savant professeur de Leipzig : ses Recherches photométriques, Leipzig, 1865, l’opuscule Sur la valeur universelle des principes mécaniques, id. 1866, étaient destinés déjà à servir le même dessein. Le cours qu’a dû professer cet hiver même M. Zöllner sur la physique astronomique promettait d’associer à cette étude l’examen des vues de Kant sur la philosophie de la nature. La cause de la spéculation métaphysique est donc devenue celle même de M. Zöllner ; et le grand ouvrage dont nous avons à parler est un des plus vigoureux efforts qu’elle ait suscités dans ces derniers temps. Mais ce livre est en même temps une apologie décidée du génie allemand, que l’auteur considère comme le seul ou du moins le plus parfait représentant de la cause, dont il s’est fait le champion. Voilà pourquoi M. Zöllner reproduit et vante les idées de Képler, d’Olbers, de Bessel, de Riemann, de Weber, de Schopenhauer et de Kant. S’il critique amèrement Helmholtz en certains endroits, il semble qu’il lui en veuille surtout d’avoir traduit les œuvres de savants étrangers, de Thomson et de Tyndall, sans faire des réserves suffisantes en faveur des droits de la spéculation et de l’originalité de la pensée allemande. C’est surtout contre les physiciens anglais, contre ceux dont nous venons de citer les noms, que notre auteur se plaît à multiplier les traits de sa critique. Leur exemple prouve hautement à ses yeux, si la preuve avait encore besoin d’être faite depuis Bacon, que le génie anglais est surtout empirique ou inductif, tandis que celui de l’Allemagne est surtout spéculatif ou déductif. Dans les dernières parties de l’ouvrage, M. Zöllner expose, au milieu de ses idées particulières sur différents problèmes d’astronomie, de physique et de physiologie, quelques-unes des vues spéculatives