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périodiques.The journal of speculative philosophy

ques. Il y en a six pour l’année 1875 qui ont pour titre : Trendelenburg et Hegel. — L’immortalité de l’âme. — L’idée en elle-même et hors d’elle-même. — Qu’est-ce que la logique ? (court essai de 4 pages) -— Spinoza. — Buckle.

Ces dernières études sont les plus considérables. Mais l’article sur Spinoza, par A. Krœger, n’est qu’une longue critique de ce philosophe faite au point de vue chrétien. — L’article sur Buckle, par Hutchison Stirling, porte ce titre demi-anglais demi-allemand. « M. Buckle and the Aufklærung ; » les 64 pages qu’il contient ne sont qu’une longue critique de Buckle considéré comme l’un des principaux représentants de la doctrine de la « libre pensée » et des « lumières » (Aufklærung.) M. Stirling en veut beaucoup à Buckle de l’emploi qu’il a fait de la statistique, de ses données et de ses méthodes.

Le Journal of spéculative philosophy est, aux yeux de beaucoup de gens, un recueil hégélien. Ce qui est certain, du moins, c’est qu’il a une couleur idéaliste très-prononcée et que, fidèle à son titre, il paraît beaucoup plus soucieux de la spéculation que de l’expérience. Cependant cette revue consacre, sous le nom de Notes et discussions, quelques-unes de ses dernières pages aux questions pendantes de métaphysique et de physiologie. Cette dernière est en général traitée d’une façon peu favorable. Nous signalerons à titre d’exception un extrait des discussions psychologiques du Dr Brinton, publié sous le titre de : La substance corticale du cerveau. L’auteur, après avoir fait remarqué « que le problème le plus élevé et le plus obscur de la physiologie est le rapport du mouvement moléculaire à l’action psychique, » insiste sur deux points principaux : les récents travaux du Dr Luys, la découverte des cellules géantes.

1° « S’appuyant sur ce fait fondamental d’anatomie comparée, que le crâne est un développement des vertèbres et que le cerveau est gouverné par les mêmes lois que les divers segments de l’axe spinal, le Dr Luys a montré que le processus cérébral réflexe est comme le processus spinal composé de trois périodes : périodes d’incidence (sensation), de métamorphose (action psychique), de réflexion (mouvement) et qu’il y a dans le cerveau, comme dans la moëlle, une zone de cellules pour la réception des sensations et une autre pour l’excitation du mouvement[1]. »

2° Les cellules des couches profondes de la substance corticale étant le siège de l’action psychique, sont les plus importantes à étudier. C’est cette étude qui a amené récemment le professeur Betz à découvrir dans le lobule paracentral les « cellules géantes » qui méritent leur nom par leurs dimensions énormes. En effet, tandis que les plus grandes cellules cérébrales ont environ 40 millièmes de millimètre, les cellules géantes atteignent jusqu’à GO millièmes. Betz leur attribue des fonctions motrices.

  1. Pour plus de détails, voir Luys : Des actions réflexes du cerveau, 1874. J.-B. Baillière