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revue philosophique

M. Cancalon. Les débuts de la psychologie comparée ; G. Leroy.

Sir J. Lubbock. Les habitudes des fourmis.

E. Beaussire. De la sensibilité, à propos du livre de M. Bouillier sur le plaisir et la douleur.

M. Berthelot. Les cités animales et leur évolution.

M. P. Broca. Les races fossiles de l’Europe occidentale.

M. Paulhan. Le plaisir et la douleur.

M. N. Joly. L’anthropologie et les sacrifices humains dans les temps préhistoriques et à l’époque actuelle.

M. P. Broca. La thermométrie cérébrale. — Nous laissons de côté le manuel opératoire, et nous bornons à donner les conclusions de ce travail. M. Broca a voulu déterminer la température de chaque hémisphère cérébral et de chaque partie de ces hémisphères. Pour cela, il s’est adressé à 12 externes et stagiaires de l’hôpital des Cliniques, mis le plus possible dans des conditions physiologiques semblables.

« Le thermomètre a été laissé, dans chaque recherche, plus de 20 minutes en place. La température maximum du cerveau a été trouvée de 34° 85 ; la température minimum de 32, 80 ; la température moyenne serait donc de 33, 82. Mais si l’on compare les thermomètres gauches aux thermomètres droits, on voit que, d’une manière constante, la température à gauche est sensiblement plus élevée qu’à droite. C’est ainsi qu’à droite la température moyenne est de 33° 90, tandis qu’à gauche, elle dépasse un peu 34°. Il y a donc, à l’état normal, une température plus élevée à, gauche qu’à droite, et 1/10° de degré environ. Mais, chose remarquable, cette inégalité n’existe qu’à l’état de repos. Lorsque le cerveau travaille l’équilibre tend à s’établir, et les deux hémisphères donnent un chiffre semblable. Ne faut-il pas admettre, avec M. Broca, que l’hémisphère gauche est mieux irrigué, qu’il reçoit une plus grande quantité de sang ; mais lorsque le cerveau travaille, comme l’hémisphère droit moins préparé, plus mal habile, doit faire de plus grands efforts, l’appel du sang est plus considérable de ce côté et l’équilibre tend à se faire entre les deux hémisphères cérébraux.

« M. Broca ne s’est point arrêté dans cette analyse et après avoir comparé le cerveau droit au cerveau gauche, il a voulu comparer entre eux les divers lobes d’un même hémisphère, et il a constaté que la température du lobe occipital était de 32, 94, celle du lobe temporal 33, 72, et enfin celle du lobe frontal 35, 28 ; on peut voir, par ces chiffres, combien l’activité fonctionnelle du lobe frontal doit l’emporter sur celle du lobe occipital et temporal.

« Tels sont les résultats obtenus par M. Broca sur des cerveaux au repos. Lorsque le cerveau travaille, les chiffres ne sont plus les mêmes. Il était difficile de donner aux divers sujets mis en expérience, un travail identique, et qui ne fût pas plus pénible pour l’un que pour l’autre. M. Broca s’est arrêté à la lecture à peu près également familière à tous, du moins à tous les étudiants en médecine. — Or, voici les résultats auxquels il est arrivé : la température s’est élevée après