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périodiques.Zeitschrift für philosophie

Vieweg, 1876). On y trouve résumées par le savant professeur d’anatomie et de physiologie de Göttingue les découvertes les plus récentes, les conquêtes les plus importantes de l’anthropologie. L’ouvrage est une mine précieuse d’informations, pour les problèmes qui intéressent la psychologie. Voici les titres des six essais : 1° la grâce ; 2° la foi et le matérialisme ; 3° histoire naturelle du soupir ; 4° physiologie des émotions ; 5° goût et conscience ; 6° des tempéraments. Nous recommandons surtout les chapitres sur la grâce, et sur les tempéraments. Le 2e  essai sur la foi et le matérialisme contient la profession de foi philosophique de l’auteur : Henle se montre spiritualiste très-décidé.

Huxley : Traduction des Sermons et Essays par Schulze. Ulrici, en annonçant la traduction du livre si connu du naturaliste anglais, se plaît à en faire ressortir les conclusions anti-matérialistes.

3e  livraison.
articles originaux :

Ulrici : Comment arrivons-nous à l’idée de la distinction des choses ? (À l’occasion de l’écrit de Schneider : Le discernement, l’analyse ; origine et développement de cette faculté chez les animaux et chez l’homme. Zürich, 1877).

Ulrici, malgré quelques critiques, loue le livre de Schneider. Il y trouve la justification par la physiologie et la psychologie de son principe favori, que la faculté de distinguer (la discrimination des philosophes anglais) est la faculté primitive, fondamentale de l’âme ; que l’entendement ne fait qu’un avec elle ; et que cette faculté constitue l’essence de l’âme, en la rendant capable de conscience.

J. H. Fichte : Le témoignage d’un grand naturaliste allemand en faveur de la conception téléologique de l’univers.

Le naturaliste célèbre, qui mourut à Dorpat le 10 novembre 1876, Ernest de Baer, se signala, pendant toute sa carrière, par son hostilité déclarée contre le monisme antitéléologique de certains savants contemporains. L’étude scrupuleuse des détails de la nature ne lui fit point perdre de vue l’ensemble des choses. La valeur scientifique du mécanisme ne l’aveugla jamais sur son insuffisance, et ne réussit pas à le rendre hostile ou indifférent à la recherche des causes finales. Cela n’empêche pas Haeckel de dire du livre capital de Baer, « Histoire du développement des animaux », que c’est un modèle d’observation et de sagacité philosophique. — Fichle emprunte les éléments de l’étude qu’il consacre à ce savant spiritualiste à l’article de l’Allgemeine Zeitung de décembre 1876 ; aux discours prononcés, à l’occasion des funérailles de Baer, par son ami intime, le comte Keyserling, et par Engelhardt, son collègue à Dorpat. Fichte se préoccupe de mettre en lumière l’accord de ses propres idées philosophiques avec celles d’un des plus illustres maîtres de la science. Il n’obéit pas en cela à de mesquines préoccupations d’amour-propre, mais à l’intérêt