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plutôt à la vôtre que je céderais qu’à celle de M. Hughens quelque savant qu’il fût. » « Je serai curieux d’apprendre, écrit aussi Leibniz au P. Lelong, ce que le R. P. Malebranche aura observé des couleurs : la matière est de conséquence. » « Ce père, répond Lelong, est à la campagne avec un de ses amis ; ils ont emporté le nouveau livre de M. Newton ; » et Malebranche plus tard écrit : « Quoique M. Newton ne soit pas physicien, son livre est très-curieux : tout ce que je pense des propriétés de la lumière s’ajuste à ses expériences. » Il apprend aussi à un de ses correspondants dans une lettre du 18 février 1696, qu’ « il est occupé à l’impression du livre de M. de l’Hospital (l’Analyse des infiniment petits) et que ce livre est de la plus fine géométrie, » lettre curieuse, car ce manuscrit qu’il imprimait et « qui lui avait fait passer deux mois de vacances fort agréablement » devait lui offrir, imprimé, de sérieuses difficultés et lui suggérer des réflexions qu’il avoua plus tard « ne valoir souvent rien ».

Cet aveu est emprunté à un manuscrit autographe de la Bibliothèque nationale, signalé par M. Cousin, un des plus intéressants au point de vue psychologique que nous ayons trouvés parmi les nombreux travaux dont nous croyons pouvoir offrir ici une liste définitive :

1. Éléments de mathématiques, 1 portefeuille in-4o, coté P. Malebranche. Ancien fonds : 167 ; nouveau : 25307 et 25208.

2. Traité des sections coniques, du marquis de l’Hospital avec additions du P. Malebranche, 1 portefeuille in-4o ; ancien fonds : 168 ; nouveau : 25235 et 24236.

3. Analyse des Infiniment petits avec remarques du P. Malebranche ; nouveau : 25302 : autographe.

4. Le ms, 25306, sur les sections coniques, contient des annotations marginales à l’encre et au crayon dont Malebranche est probablement l’auteur, car elles présentent une identité complète d’écriture avec des manuscrits attribués à Malebranche par le catalogue de l’Oratoire.

5. Une comparaison attentive de l’autographe 25302 et du ms. 24237 (169 ancien fonds, attribué au P. Reyneau) nous a fait découvrir dans ce dernier des autographes de Malebranche, notamment p.p. 53-98, 105-106, 111-112, 114-119, 136-137, 140-146, 149-150, 153-163.

6. Enfin dans le ms. latin 17860 (page 294), on trouve encore des autographes de Malebranche sur les distances des planètes à la terre, sur les microscopes à trois verres calculés en lignes. Ce manuscrit, intitulé Tractatus Mathematicarum varii, renferme des articles mathématiques de Leibniz, de Bernouilli, de D. T. (Dominus Tschirnhausen) extraits, pour la plus grande part, des Acta Eruditorum[1].

Les mss. 1, 2, 3, sont attribués à Malebranche par le catalogue de

  1. Notons dans le ms. 24239, qui renferme des lettres intéressantes entre les mathématiciens de l’Oratoire, Reyneau, Prestet, Jacquemet, de longs extraits de la correspondance de Descartes et du P. Mersenne sur les lois du mouvement ; intitulée « au P. M. », elle présente quelques variantes avec le texte de l’édition Cousin.