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nolen.l’idéalisme de lange

partis va chaque jour croissant, et que la lutte sans merci des intérêts échappe de plus en plus aux conseils de la pensée théorique. Néanmoins notre effort n’aura pas été vain. La vérité, quelque tardivement qu’elle se montre, arrive toujours à son heure : car l’humanité ne saurait mourir. Les natures favorisées du ciel sont celles qui apparaissent à ce moment béni. Le penseur n’en a pas moins le devoir de parler, bien qu’il sache que ses enseignements seront peu écoutés. »

C’est en ces termes éloquents et résignés que Lange prend congé du lecteur. Ils peignent bien cette nature militante et rêveuse, de réformateur et de critique, de savant et de poète. Si les conclusions sceptiques de la théorie de la connaissance se concilient difficilement y chez Lange, avec les tendances mal contenues de la métaphysique à une sorte de dogmatisme moral, il n’en faut pas moins reconnaître que l’idéalisme, là critique, ici spéculatif ; là théorique, ici esthétique et pratique, semble bien le dernier mot et forme le lien secret de ses conceptions les plus contradictoires.

D. Nolen.