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Très probablement non. M. Broca propose, sans y tenir d’ailleurs, l’hypothèse suivante :

L’un des centres, le plus important, le lobule de l'hippocampe, serait chargé de distinguer les odeurs les unes des autres, et le lobe du corps calleux les apprécierait seulement au point de vue du plaisir ou de la peine qui en résulte pour l’animal. Mais, si l’on se demande quelle est chez l’homme l’importance relative de ces deux parties de la sensation olfactive, nous reconnaîtrons qu’il y a sous ce rapport de très grandes différences entre l’homme de la nature et l’homme de la civilisation.

En somme, si l’on ne considérait que l’homme, on pourrait s’étonner à bon droit de la complexité tout à fait extraordinaire et de la nature tout à fait exceptionnelle de son appareil olfactif. Mais tout s’explique aisément à l’aide de l’anatomie comparée, qui nous réserve sans doute bien d’autres enseignements dont il importe de savoir profiter.


ARCHIVES DE PHYSIOLOGIE NORMALE ET PATHOLOGIQUE. 1879.

S. Tschiriew. 1o Sur les terminaisons nerveuses dans les muscles striés (No 2). 2o Études sur la physiologie des muscles striés (nos 3 et 4).

Nous laisserons de côté ce qui dans ces mémoires a trait à l’anatomie des terminaisons des nerfs moteurs et à l’action des nerfs moteurs sur les muscles, pour ne nous occuper que de la question de la sensibilité musculaire.

Ce problème est encore loin d’être élucidé, et, malgré toutes les recherches auxquelles il a donné lieu dans ces dernières années, la solution ne paraît pas beaucoup plus avancée que du temps de Bichat ou de Ch. Bell. Presque toujours, ce sont les mêmes faits, les mêmes arguments que l’on répète, malgré les formes nouvelles sous lesquelles on les présente. Avec les travaux de Carl Sachs, on avait pu croire à un pas décisif vers la solution, et c’est précisément pour combattre les faits et les conclusions proposés par cet auteur que semblent avoir été entreprises les recherches de M. Tschiriew. En fait, il est peu probable que la description que donne Sachs de la terminaison des fibres nerveuses sensitives dans les muscles corresponde à la réalité. Ses observations microscopiques n’ont pas été vérifiées par d’autres savants et il est possible que ce qu’il a vu ne soit qu’un artifice de préparation. Quoi qu’il en soit, voici comment il décrit le parcours de ces fibres nerveuses : « Une fibre nerveuse sans myéline court à côté d’une fibre musculaire et fait autour d’elle plusieurs tours de spire, en lui envoyant de fines ramifications, comme le ferait une tige de lierre ou une branche de vigne. » — D’où cette déduction physiologique que la fibre musculaire en se contractant, c’est-à-dire en se gonflant ; en même temps qu’elle se raccourcit, exerce un tiraillement, c’est-à-dire une excitation sur les fibres sensitives qui l’environnent.

D’après M. Tschiriew, il n’existe pas sur les faisceaux musculaires