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ANALYSES ET COMPTES RENDUS




J.-F. Astié. Mélanges de théologie et de philosophie. Georges Bridel, 1 volume in-8o  de xcix-064 pages. Lausanne, 1878.

Nous avons rendu compte, en son temps, d’un précédent volume du professeur si distingué de Lausanne dont nous venons de transcrire le nom, intitulé : La théologie allemande contemporaine[1] ; nous en avions vanté l’intérêt et remercié l’auteur de mettre à notre portée des travaux qui, sans son intermédiaire actif et intelligent, risquaient de passer inaperçus pour notre pays. La présente publication mérite les mêmes éloges. M. Astié y réunit une série d’études : les réclamations de la conscience religieuse dans le sein du parti libéral, la situation théologique dans l’Église libre du canton de Vaud, la théologie des réunions de l’alliance évangélique, à New-York, en 1873. Ces articles originaux sont suivis de l’analyse détaillée de plusieurs publications théologiques et philosophiques allemandes : l’Histoire des dogmes de F. C. Baur, l’Histoire de la doctrine de la liberté de Luthardt, le Siècle de Jésus-Christ par Hausrath, les Conditions d’une vie de Jésus par W. Kruger-Welthusen, l’Apologétique chrétienne fondée sur l’anthropologie de C. E. Baumstark, la Pensée et la Réalité, essai de renouveler le criticisme d’après A. Spir. Il n’est aucun de ces sujets qui ne soit digne d’attention ; toutefois nous ne saurions nous arrêter à chacun également. En dehors de ceux qui vont nous retenir, nous voulons cependant signaler l’analyse des travaux du professeur Hausrath, de Heidelberg, sur le Siècle de Jésus-Christ. Une des grandes difficultés qu’éprouve l’histoire, c’est de rattacher les faits du christianisme naissant à l’état contemporain des idées et des croyances, c’est de lier cet épisode, dont le théâtre fut si étroit et si obscur, à l’histoire générale du mouvement intellectuel dans le monde gréco-romain. Cette difficulté nous semble heureusement abordée, et résolue en général d’une manière très satisfaisante, dans le résumé que nous donne M. Astié, J’ai été frappé en particulier de la franchise avec laquelle l’auteur présente les derniers moments de la vie de Jésus et l’événement qui porte dans l’histoire le nom de « résurrection de Jésus-Christ ». M. Hausrath estime, avec beaucoup de critiques, qu’il y faut voir un efîet psychologique remarquable, mais dont l’explication n’échappe nullement à nos moyens

  1. Voyez la Revue, n° de juillet 1876.