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Ufi .autre point intéressant, que MM. Kries et Auerbach ont aussi étudié, est de savoir comment la durée du discernement varie selon la nature des excitations et selon l'excitation à laquelle il faut répondre. Ainsi, supposons deux excitations lumineuses, par exemple une forte et une faible, et soit l'équation personnelle, pour la première excitation a et, pour la seconde, a' : dans un cas, on ne répondra qu'à la plus forte, et alors la durée de la réaction totale étant A, la durée du discernement sera A — a. On pourrait prévoir que dans le cas où l'on ne doit répondre qu'à laplus faible, et où la durée du discernement est, je suppose, A' — a', on obtiendrait un chiffre différent; c'est en effet ce que l'expérience a montré, et A' — a' est généralement un peu plus grand que A — a.

De fait, dans la pratique, on peut négliger la différence entre a' et a, qui, pour des excitations de même nature, tactiles, acoustiques ou opti- ques, etc., varie à peine avec l'intensité^ pourvu que l'on s'éloigne quel- que peu de la limite des excitations perceptibles.

D'ailleurs, nous rendrons ces faits plus clairs en donnant les résultats obtenus par MM. Kries et Auerbach :

��Excitations lumineuses partant de deux directions différentes i

Deux couleurs différentes

Deux bruits en deux points différents (réponse au plus proche)

Deux sons simples (réponse au son le plus haut).

Deux excitations tactiles en différents points

Excitations lumineuses, l'une proche et l'autre lointaine

Un son et un bruit

Deux excitations tactiles d'intensité différente (ré- ponse à la plus forte)

Deux sons simples (réponse au son le plus bas)..

Deux excitations tactiles d'intensité différente (réponse à la plus faible)

Deux bruits en deux points différents (réponse au plus lointain)

��DUREE

�DU DISCERNEMENT

�Par

�Par

�AUERBACH

�KRIES

�0", 011

,012

�0",017 ,034

�,015 ,019 ,021

�,032 ,049 ,036

�,022 ,023

�,030 ,046

�,023 ,024

�,061 ,054

�,053

�,053

�,062

�,077

��Ce résumé des résultats de Kries et Auerbach pourrait prêter à des considérations intéressantes, mais nous préférons laisser le lecteur les faire, puisqu'il a maintenant tous les éléments nécessaires. Disons

��1. Ici, comme pour toutes les expériences qui suivent, il y a deux excita- tions possibles, et on est convenu de ne répondre qu'à l'une d'elles; souvent il n'y a aucun intérêt à indiquer celle à laquelle on doit répondre; mais quel- quefois on indique si la réponse se fait à la plus forte, la plus proche, etc.

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