Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, VI.djvu/333

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
323
périodiques. — La Filosofia delle scuole italiane.

tion lui permettent de se surpasser elle-même incessamment. Revenant alors sur la définition du beau, l’auteur y voit la manifestation du bien absolu. Nous ne contemplons ici-bas que des ombres de la vraie beauté. Le style de l’auteur est dans cette partie de son travail tout à fait lyrique. Ces sortes d’études finissent inévitablement par une hymne.

G. M. Bertini a laissé en mourant quelques pages inédites sur la philosophie moderne et contemporaine prise dans son ensemble, qu’il a lues au début de son cours en 1871. La Revue donne cette leçon d’ouverture où l’auteur met en garde la jeunesse Italienne contre les effroyables dangers que fait courir à la société tout entière la diffusion des fausses doctrines, particulièrement en morale.

M. J. Monrad écrit à M. Mamiani en faveur de l’idéalisme absolu ; et M. L. Ferri lui répond pour défendre l’idéalisme tempéré. Cet article peut passer pour le programme du nouveau directeur de la Revue. Il y maintient la nécessité de l’expérience pour construire la science de la nature et montre fort bien qu’il est impossible de déduire à priori de l’idée de l’être non-seulement les formes concrètes et les combinaisons infiniment variées des choses, mais même l’existence du relatif ; car seule l’expérience que nous avons du second de ces deux termes nous permet d’affirmer que ce passage de l’esprit à la matière est en effet réalisé : une fois emprisonnée dans l’idée de l’absolu, la pensée n’en peut plus sortir logiquement. — Cet idéalisme tempéré est, on le voit, très-proche parent de notre spiritualisme français.

Ivo Ciavarini Doni continue son étude sur le courage.

L. Ferri analyse le livre de Mac Gosh (New-York, 1875) sur l’Histoire de la philosophie écossaise. Cet ouvrage sera bientôt étudié dans la Revue philosophique.



Avril. Terenzio Mamiani : Les deux psychologies. On oppose les unes aux autres dans ce travail deux méthodes, deux sciences et deux écoles ; l’observation intérieure à l’observation externe, la psychologie à la psychophysique, l’école italienne à l’école anglaise. Les arguments invoqués pour établir la supériorité des premières sur les secondes ne sont pas inconnus de nos lecteurs. On est surpris de voir l’auteur s’en tenir à une division aussi superficielle ; il n’ignore pourtant pas que les doctrines attribuées par lui à l’école anglaise exclusivement ont des adhérents et même des promoteurs en Allemagne, en France et en Italie (la psychophysique est proprement allemande et belge), et il sait très-bien que tous les auteurs italiens n’appartiennent pas à sa propre école qu’il appelle, comme si elle était unique, l’Ecole Italienne. Quelque influence que cette école exerce par le talent de ses chefs et leur action sur l’enseignement public, elle ne pourra longtemps soutenir son ancienne prétention d’être seule à philosopher en Italie.

Adolfo Marconi. La critique dans la question de la spiritualité de l’âme ; conférence du soir qui ne s’écarte en rien des conditions du genre.