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ESSAI SUR LES PRINCIPES

D’UNE CLASSIFICATION NOUVELLE

DES SENTIMENTS



Une mort prématurée n’a pas permis à M. L. Dumont d’achever l’œuvre qu’il a commencée, de développer pleinement sa théorie sur le plaisir et la peine, et de nous donner une classification complète des sentiments sur les bases de la distinction qu’il a tâché d’établir. La quasi-classification que nous trouvons dans les cinq premiers chapitres de la dernière partie de son livre[1]. n’est qu’une ébauche, bien imparfaite, il nous semble, parce qu’elle ne considère d’une part qu’un nombre assez limité des sentiments, analysés ordinairement dans la psychologie, et qu’elle ne se rattache que très faiblement aux systèmes établis par d’autres psychologues modernes. Nous apprenons de M. Dumont, quels genres de sentiments méritent le nom de plaisirs positifs, de peines positives, etc., mais il ne dit pas, d’où viennent ces différents modes de sentiments homogènes, il ne nous indique pas le principe qui régit le dénombrement spécial des quatre grandes classes qu’il accepte. Nous sommes portés à croire que la pensée de M. Dumont ne serait pas restée dans cet état rudimentaire, qu’il l’aurait plus approfondie et mieux adaptée aux différents cas particuliers, si la mort ne l’avait emporté subitement, au milieu même du travail qu’il avait entrepris. Mais, en présence de ce regrettable concours de circonstances, nous croyons que le meilleur hommage à ces efforts inachevés consisterait en ce que d’autres psychologues poussent plus loin et dans la même direction l’étude des mêmes phénomènes.

  1. Théorie scientifique de la sensibilité. Paris, 1875.