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chiffres extrêmes sont reliés entre eux d’une façon progressive.

4° Les différences si considérables de poids du cerveau ou de volume du crâne qui viennent d’être signalées entre les individus d’une même race varient considérablement d’une race à l’autre. Elles sont d’autant plus grandes que la race est plus élevée dans l’échelle de la civilisation. Après avoir groupé les volumes des crânes de chaque race par séries progressives, en ayant soin de n’établir de comparaisons que sur des séries assez nombreuses pour que les termes en soient reliés d’une façon graduelle, on a reconnu que la différence entre le volume des crânes masculins adultes les plus grands et les crânes les plus petits est :

Chez le gorille, de 
148 c.cubes.
Chez le nègre, de 
204
Chez les anciens Égyptiens, de 
353
Chez les Parisiens du xiie siècle, de 
472
Chez les Parisiens modernes, de 
593

On voit par ce tableau que les différences entre les crânes les plus grands et les crânes les plus petits sont triples chez le Parisien moderne de celles qu’on observe chez le nègre ; elles sont plus grandes chez les Parisiens modernes que chez leurs ancêtres d’il y a plus de 600 ans. Les inégalités de volume du cerveau, partant de l’intelligence, existant entre les hommes tendent donc constamment à s’accroître.

5° La taille a une influence sur le volume du cerveau, mais cette influence est très-minime. En réunissant en groupes tous les individus de même taille, et prenant le poids moyen des cerveaux de chaque groupe, on reconnaît qu’entre le poids moyen des cerveaux du groupe des individus les plus grands et le poids moyen des cerveaux du groupe des individus les plus petits, la différence atteint à peine 100 gr., alors qu’elle atteint souvent 300 gr. chez des individus de même taille.

6° À taille égale, la femme a un cerveau beaucoup moins lourd que celui de l’homme. En prenant le poids moyen de 17 cerveaux de sujets masculins de 154 à 163 cent, de hauteur, et les comparant à 17 cerveaux de femmes de même taille, on constate entre ces deux moyennes une différence de 172 grammes au profit des cerveaux masculins. Les graphiques des cerveaux féminins de diverses races montrent que même dans les agglomérations les plus intelligentes, comme les Parisiens contemporains, il y a une notable proportion de la population féminine dont les crânes se rapprochent plus par le volume de ceux de certains gorilles que des crânes du sexe masculin les mieux développés.

7° La différence existant entre le poids du cerveau, partant le volume du crâne, de l’homme et de la femme, va en s’accroissant constamment à mesure qu’on s’élève dans l’échelle de la civilisation, en sorte qu’au point de vue de la masse du cerveau, et par suite de l’intelligence, la femme tend à se différencier de plus en plus de l’homme. La différence qui existe, par exemple, entre la moyenne des crânes des Parisiens contemporains et celle des Parisiennes, est presque double de celle