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analyses. — ferrier. Lectures on cerebral Localisation

(F1, F2), comme le centre des mouvements du releveur de la paupière supérieure et de certains muscles de l’œil. Aucun fait clinique bien net n’est venu jusqu’à présent confirmer ses prévisions.

Il ne faudrait pas considérer les divers centres des circonvolutions comme aussi nettement limités que nous les avons donnés : M. Ferrier ne s’est pas hâté de généraliser, et il s’est plutôt donné pour but d’offrir à ses lecteurs les divers éléments de la question, en leur mettant sous les yeux les observations les mieux recueillies et les plus concluantes. Mais, nous l’avons déjà dit, les matériaux manquent sur un grand nombre de points, et la seule conclusion que l’on puisse tirer de ceux qui existent c’est que les centres moteurs du cerveau de l’homme correspondent à peu près à ceux du cerveau chez le singe.

L’étude des convulsions, à ce point de vue spécial, n’ajoute rien de nouveau à ce que nous a appris l’étude des paralysies, et il en est de même des atrophies cérébrales localisées qui se produiraient à la suite de l’amputation des membres (Luys). Mais il est un fait qui a une bien plus grande valeur et qui a été signalé par MM. Charcot et Pitres : c’est l’existence de dégénérescences secondaires, de certains cordons, des pédoncules, de la protubérance et de la moelle, consécutives à des lésions destructives de la zone motrice et que l’on doit rapprocher de ces troubles de l’excitabilité de la substance blanche sur lesquels MM.  Albertoni et Michieli ont appelé l’attention.

Lésions des lobes occipitaux [c’est-à-dire des circonvolutions situées en arrière du sillon P o, (fig. 1 et 2)]. — Chez le singe, M. Ferrier avait indiqué les lobes postérieurs du cerveau comme étant le siège probable des sensations viscérales. Il se fondait sur ce fait : à la suite des destructions de ces lobes, les singes opérés refusaient de manger, tandis qu’ils ne présentaient aucun symptôme de paralysie ou d’anesthésie. En ce qui concerne l’homme, on n’a encore pu recueillir aucune donnée précise. Toutes les observations sont contradictoires, et c’est ce qui fait qu’on a placé là successivement le siége de centres trophiques, intellectuels, sensoriels, etc. Cependant on est arrivé à ce résultat négatif que les lobes occipitaux ne jouent aucun rôle moteur.

Lésions de la région pariéto-temporale. (Circonvolutions indiquées par les lettres P2, P′2 T1 ; l’extrémité antérieure des circonvolutions T1, T2, T3 (fig. 1), U, H (fig. 2).

Dans le tome III de la Revue philosophique, p. 185 et suiv., on a indiqué, d’après M. Ferrier, les centres sensoriels chez le singe, où ils correspondraient au gyrus angularis, — centre visuel — (P2, P′2) ; à la première circonvolution temporale, — centre auditif — (T1) ; à l’extrémité antérieure du lobe sphénoïdal, — centre du goût et de l’odorat, — et enfin à la région des hippocampes, — centre du toucher (U, H, fig. 2).

Chez l’homme, la plupart des observations sont restées muettes sur ce sujet, si bien que, dans un travail qui a été publié l’an dernier, M. M. Charcot ne fait pas même allusion aux localisations sensorielles.

M. Ferrier cite plusieurs faits où, à l’autopsie, on a trouvé des lésions