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de ces derniers, ni pour aboutir au rejet des analogies, mais pour établir que les arguments élaborés par la Philosophie transcendentale de Kant doivent faire place à d’autres arguments. La conception métaphysique de Laas, autant qu’on la peut juger par l’exquisse rapide qu’il eh trace dans la conclusion de son travail, repose sur l’hypothèse d’atomes animés, non pourtant de monades à la façon de Leibniz.

T. XIII Livraisons 1 à 3.

À partir de l’année 1877, la direction des Monatshefte passe entre les mains de Schaarschmidt, professeur à Bonn. Le docteur Ascherson continue d’être chargé de la partie bibliographique.

Sur l’essence et la mission de la philosophie, par Horwicz.

Schaarschmidt inaugure, en quelque sorte, sa direction par l’analyse détaillée, très-sympathique, d’une brochure de Horwicz, qui forme le 78e fascicule de la collection des « Deutsche Zeit und Streitfragen » publiée par C. Habel. Le rôle de la philosophie dans le présent, ses rapports avec les sciences positives, sont finement analysés par Horwicz. « L’acquisition du savoir positif, ou, comme on dit encore, du savoir exact, n’est que la partie la moins importante de la tâche du philosophe. Ce n’est pas la science, mais la pensée qui fait le philosophe, et la pensée réfléchie, approfondie, méthodique ; par conséquent, la pensée qui s’appuie sur l’expérience scientifique dans toute l’étendue de ses résultats comme sur des prémisses, qui lui servent de point de départ pour s’élever aux abstractions dernières, aux idées les plus hautes. »… « Toute science est inutile, si elle ne nous conduit pas à entendre notre être propre, si elle ne nous apprend pas ainsi comment nous devons agir. » Horwicz n’hésite pas, à la suite de Kant, à placer la raison pratique au-dessus de la raison théorique ; à demander à la première la justification et le complément des affirmations propres à la seconde. Il considère comme une erreur dangereuse de ne voir dans les postulats de la raison pratique, comme Lange lui paraît en avoir récemment donné l’exemple, que des inventions poétiques, que des croyances purement subjectives.

Sur l’analyse de la notion d’espace, par le docteur Hasenclever.

L’auteur, dont les amis de la philosophie déplorent la mort récente, reprend le débat des partisans du nativisme et de ceux de l’empirisme, et essaie d’expliquer la nature et l’origine de la notion d’espace, à la lumière des travaux de la physiologie récente. Ses conceptions se rapprochent beaucoup de celles qu’ont exposées C. Stumpf dans son travail « Ueber den psychologischen Ursprung der Raumvorstellung » (Leipzig, 1873), et surtout Wundt dans sa Psychologie physiologique. Il discute à l’occasion les vues de HelmhoUz, Hering et Nagel.

Sur la philosophie de Giordano Bruno, étudiée surtout dans sa théorie de la connaissance et dans sa monadologie, par Barach.

Ce n’est ni dans la doctrine de l’infinité des mondes, ni dans celle