Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, III.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
49
a. herzen. — échauffement des centres nerveux.

le maintenir en position sans qu’il puisse chanceler ; ainsi emprisonnés, les animaux restent sans remuer pendant des heures entières[1]. »

« En premier lieu, j’ai étudié l’effet calorifique des excitations cutanées (attouchement ou pincement de divers points de la peau). Les poulets étant enveloppés, il ne restait de points accessibles aux irritations directes que la crête, le tarse et les doigts des pieds. Dans quelques expériences j’ai tiraillé légèrement les plumes caudales. Toutes ces irritations mécaniques ont eu pour effet une déviation galvanométrique indiquant un échauffement dans l’un ou dans l’autre hémisphère, toujours le même chez le même individu, quel que fût d’ailleurs le point de la peau directement irrité. »

« J’ai passé ensuite aux irritations des organes de sens. Des impressions auditives soudaines, non accompagnées de mouvements de la tête, me donnèrent des déviations de 9 à 13 petits degrés de l’échelle, et, chose curieuse, toujours en faveur du même hémisphère qui avait aussi présenté réchauffement prédominant, sous l’influence des impressions tactiles. Je ne sais si je dois attribuer cette coïncidence à un hasard. »

L’excitation de la vue se pratiquait en déployant rapidement devant les yeux des animaux une bande de papier coloré. « Je sais bien, dit M. Schiff, que ce procédé est défectueux, en ce qu’à l’impression purement visuelle devait se joindre nécessairement l’altération psychique, la peur suscitée par le mouvement rapide de mon bras. Mais ces expériences sont précisément celles qui présentent le.plus d’intérêt, puisqu’on les répétant plusieurs fois de suite il est possible d’émousser petit à petit la susceptibilité des animaux et de distinguer ainsi, dans les résultats, la part de l’élément psychique et celle de l’impression sensitive pure. Cette dernière ne varie pas sensiblement dans ses effets sur le galvanomètre, tandis que l’impression psychique finit par s’émousser entièrement avec la répétition de l’excitation. »

Voici un exemple de cette diminution graduelle de l’effet psychique :

1re excitation, 14 degrés de déviation ; »

2me « excitation, 42 degrés ;

3me excitation, 9 degrés ;

4me excitation, 8 degrés ;

De même jusqu’à la 11me excitation.

  1. V. Archives de physiologie, mai-juin 1870. pour les détails opératoires, la discussion de quelques sources d’erreurs et la manière dont elles ont été éliminées.