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ANALYSES ET COMPTES-RENDUS


Herbert Spencer. The prtnciples of sociology. Tome 1er . (Principes de sociologie). London, Williams and Norgate (suite)[1].

Le premier volume des Principes de sociologie a été achevé au mois de décembre. Une note jointe à la dernière livraison nous informe que l’auteur aurait voulu le terminer par quelques chapitres où il eût tiré au clair ses premières conclusions, mais que l’état de sa santé le force de renvoyer à la deuxième édition ces chapitres additionnels, pour ne pas différer outre mesure la publication de ce premier volume, lequel a été élaboré « deux ans et demi, » et forme, en somme, tel qu’il est, un tout complet. — Le second volume est annoncé pour la fin de 1879. Il offrira, on nous le fait espérer, une heureuse innovation. Jusqu’ici, en effet, de peur de retarder et distraire son lecteur par une multitude de notes et de renvois, M. Spencer n’a donné aucune des indications nécessaires pour recourir aux sources où il puise, consulter les textes dont il se sert et contrôler ses citations : grave défaut, il le reconnaît lui-même, dans un ouvrage où tant d’auteurs divers sont tour à tour appelés en témoignage. Il pense avoir enfin trouvé un moyen de remédier à cet inconvénient sans retomber dans l’autre.

Nous avons fait connaître les chapitres relatifs aux Données de la sociologie : ceux que nous allons analyser nous introduisent au cœur même de cette science. Aux Data, objet de la première partie, succèdent les Inductions, objet de la seconde. Cette seconde partie, relativement fort courte, (elle tient en douze chapitres seulement, quand la première en comprenait vingt-sept), est d’une importance capitale. Comme son titre l’indique, elle contient les généralités dominantes, les grandes lois des phénomènes sociaux. Ce n’est pas, certes, que les vues générales fissent jusqu’à présent défaut dans cet ouvrage. Nous les avons trouvées dans la première partie aussi hardies que nombreuses ; mais on se rappelle (et c’était une de nos critiques) qu’elles concernaient le développement individuel de l’homme vivant en société, non le développement des sociétés elles-mêmes. Au contraire, nous voici maintenant arrivés à l’objet propre de la science sociale. Considérant une

  1. Voir la Revue Philosophique du 1er  janvier 1877.