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a. herzen. — échauffement des centres nerveux.

Tout étant préparé d’avance, de longue main et avec le plus grand soin, l’on tue l’animal destiné à l’expérience, qui a lui-même subi une préparation préalable, consistant en sa transformation en animale à sang-froid, par l’un des moyens que nous possédons à cet effet, et cela dans le but d’augmenter considérablement la durée de l’excitabilité de ses nerfs après sa mort et après leur excision. Immédiatement après la mort de l’animal, on excise ses deux nerfs sciatiques, avec cette différence que l’un est complètement séparé de la moelle épinière et des muscles qu’il met en contraction, tandis que l’autre est laissé en communication avec les muscles de la jambe qu’on ampute. Ce dernier ne doit servir qu’à contrôler l’excitabilité du premier. L’on pratique aux deux tiers environ de la longueur du nerf isolé un écrasement complet des éléments nerveux, par la constriction, dans le but d’empêcher la transmission de l’irritation à son dernier tiers qui est ainsi mis hors de jeu ; on le place ensuite, d’une part, sur les rhéophores excitateurs (a et d de notre schéma) et d’autre part sur les deux éléments de la pile thermo-électrique (P et P’), de façon que le point écrasé (C) vienne se poser dans l’interstice entre ces deux éléments. Le nerf de contrôle, avec ses muscles (N et M) ne repose que sur les rhéophores irritateurs.

Fig.


Toutes les fois que l’on irrite les deux nerfs, et tant que l’irritation continue à produire une contraction des muscles, M, l’échelle du galvanomètre dévie et continue à dévier dans le sens d’une augmentation de chaleur dans l’élément P, c’est-à-dire dans le trajet AC du nerf AB, c’est-à-dire dans la partie de ce nerf qui est mise en activité par l’irritation ; dès que les muscles de la jambe de contrôle cessent de se contracter, et donnent ainsi le signal de la mort du tronc nerveux, la déviation de l’échelle cesse, elle aussi, de se produire.

Tel est le fait fondamental, qui, étudié sous tous ses aspects et élaboré dans tous les sens, conduit M. Schiff à établir la règle que les nerfs s’échauffent au moment où ils entrent en activité.