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périodiques. — Filosofia delle scuole italiane.

Nous n’aurons ses conclusions que dans un prochain article sur l’idée de substance.

Il se demande cette fois : comment une psychologie scientifique est-elle possible ? Par la découverte d’un élément premier de l’activité spirituelle, lequel explique les formes successives de cette activité dérivées de lui, et permettent ainsi une classification non plus seulement logique ; mais génétique : Telle est sa réponse. Il faut reprendre le travail de Maine de Biran qui voulait élémenter la science de l’âme. C’est parce qu’elles atteignent facilement à cette condition que les sciences abstraites sont si certaines. La physique n’est pas parvenue encore à réaliser cet idéal ; mais elle y tend avec des chances de succès qui s’accroissent chaque jour. La botanique et la zoologie non contentes d’avoir obtenu l’unité de composition, s’efforcent d’obtenir l’unité de déduction. Le sort de la psychologie ne peut être autre que celui des autres sciences. Seulement il ne faut pas oublier que plus on s’éloigne, en montant l’échelle des sciences, des sciences mathématiques, plus on doit rencontrer de difficultés à réduire les différentes parties de la science à l’unité absolue ; plus on doit trouver de points indépendants, formant des têtes de séries distinctes. Par exemple il ne semble pas possible qu’on arrive jamais à déduire les unes les autres des sensibles propres de la vision, de l’odorat, de l’ouïe et du goût.

Si on recherche les diverses solutions présentées pour ce problème dans l’histoire de la philosophie, on voit que toutes les formes de l’activité spirituelle ont été successivement choisies pour servir de point de départ à cette déduction. Condillac et les sensualistes de tous les temps ont cru trouver l’élément premier de la vie psychique dans la sensation ; Descartes et les cartésiens, Hegel et son école dans la pensée ; Schopenhauer et ses disciples, dans la volonté. Tous ont admis de l’une à l’autre des manifestations principales de l’activité spirituelle des transformations possibles, un processus unique par lequel les formes plus supérieures, plus complexes, viendraient se superposer aux formes plus humbles et plus simples, sans que rien de nouveau fut apporté du dehors : la même âme passant de l’état de sensation à celui de perception intelligente, et de celui-ci à l’activité rationnelle et à l’application des idées. Ce transformisme psychologique a précédé l’autre ; il paraît à M. Ferri plus acceptable que le transformisme zoologique.

Malheureusement aucun des systèmes proposés n’est parvenu à réaliser une telle déduction, La base était dans l’une ou l’autre de ces doctrines trop étroite ; de la sensation, on ne pouvait tirer que la sensation, de la pensée que la pensée, de l’effort que la volonté : ainsi on était nécessairement conduit à des synthèses exclusifs, méconnaissant une partie des faits à expliquer et portées à les dénaturer pour les faire rentrer dans leurs cadres.

Il faut creuser plus avant si l’on veut trouver le germe commun de ces rameaux divergents. L’unité taxonomique et génétique nécessaire à la systématisation des faits psychiques, c’est l’acte psychique conscient et