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DELBŒDF. — HERING ET LA LOI DE FECHNER 255

48/36 = 36/27 = 4/3. Le contraste était d'abord produit par une diffé- rence Il — 27 = 9 ; le même contraste exige maintenant une diffé- rence 48 — 36 = 12. L'organe va de nouveau s'habituer à la cause p" ou 48, et quand l'adaptation sera complète, pour obtenir une nou-

velle sensation égale à la première, je devrai avoir s, = *^, ; soit :

64/48 z=. 48/36 =: 4/3 , c'est-à-dire que, cette fois-ci, pour réaliser le contraste, il aura fallu une différence 64 — 48 == 16.

Ces différences, 9, 12, 16..., comme on le voit facilement, vont en croissant suivant une progression géométrique dont la raison est 4/3. Si l'on avait fait le raisonnement inverse, si l'on avait diminué l'intensité de la cause extérieure , ces différences auraient égale- ment décru suivant une progression géométrique.

Gomme on l'a dit plus haut, il n'y a là rien que de très-vraisem- blable et de très -rationnel à priori. J'aborderai plus loin le côté téléologique de la question.

��IX. — Suite de la réponse : suffisance provisoire des preuves apportées à l'appui de la loi lo§rarithmique.

L'expérience vient-elle maintenant vérifier cette loi ? Pour les sen- sations de lumière, oui. Si l'on construit une série d'anneaux concen- triques passant du blanc au noir, de telle façon que les contrastes entre deux anneaux voisins soienttous égaux, les différences qhVcqXq^ éclats des anneaux suivent une progression géométrique. Cette par- ticularité remarquable ne peut s'expliquer par le jeu de l'iris ou des paupières, comme nous l'avons fait voir plus haut. Quant aux ano- malies, voici comment elles s'expliquent. Si l'on augmente ou diminue sensiblement la lumière qui éclaire les anneaux, les contrastes ces- sent d'être égaux. Dans le premier cas, les constrastes des anneaux clairs et dans le second ceux des anneaux obscurs tendent à devenir moins marqués. Ce phénomène caractéristique rend insoutenable l'interprétation donnée à sa loi parFechner; car, si elle était exacte, quelle que fût la lumière, les contrastes devraient être égaux quand les éclats des divers anneaux suivent une progression géométrique. Cette variation provient de la résistance que manifeste l'œil à se mettre à l'unisson d'un éclat trop vif ou trop faible (loi de l'altération ou de la tension). Plus l'œil est écarté de son état d'équiUbre naturel, c'est-à-dire, plus la lumière s'éloigne de ce terme moyen qui corres- pond à cet équiUbre, plus les contrastes perdent en vivacité appa- rente ; et c'est pourquoi, quand la lumière augmente, les contrastes

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