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e. de hartmann. — un disciple de schopenhauer.

du développement. La divergence qui existe encore entre nous sur ce point se réduit, d’après Bahnsen lui-même, à ce que cette essence logique ou cette nature de la volonté n’y est pas introduite de l’extérieur, mais en forme le contenu propre. Mais cette divergence n’est qu’imaginaire, car je peux souscrire complètement à cette manière devoir ; je puis même ajouter que ce logique est tellement le contenu intime et inséparable de la volonté, que celle-ci n’a absolument pas d’autre contenu et sans lui serait tout-à-fait dénuée de substance. C’est dans ce renforcement de sa propre opinion que Bahnsen sera obligé de chercher notre divergence aussi longtemps qu’il ne se contentera pas de voir l’illogique de la volonté dans la forme de cette dernière et qu’il croira encore à un contenu illogique (realdialectik) de la volonté existant à côté du contenu logique qu’il admet.

Ainsi nous voilà de nouveau arrivés à la différence fondamentale, à la question de la subordination et de la coordination du logique et de l’illogique, de l’Idée et de la Volonté que*nous avons déjà précisée au commencement de cet examen. Il faut maintenant considérer plus exactement la manière dont Bahnsen formule la relation des principes entre eux.

9. — Volonté et idée.

Quand Bahnsen déclare qu’il ne reconnaît nullement une dualité de la Volonté et de la représentation, il exprime par là la tendance la plus marquée et la plus caractéristique de son principe mais il ne peut pas, comme nous l’avons déjà dit, maintenir ce dernier dans ces limites étroites.

De même qu’il a été obligé, tout en bornant en principe le logique à la sphère subjective, de lui faire cependant dans la suite une place dans le monde réel, et en conséquence dans la racine de ce dernier, c’est-à-dire dans le contenu de la volonté ; de même il ne peut pas s’empêcher d’admettre, dans un certain sens, l’Idée qu’à proprement parler il a rejetée (comme nous l’avons vu plus haut). Bahnsen reconnaît tout aussi bien que moi, dans l’Idée, « le contenu immanent à la Volonté » qui indique « au processus réel du développement, les linéaments des directions du mouvement ou de la distance parcourue dans le mouvement. » Il prétend que sa manière de concevoir ridée diffère de la mienne, premièrement, en ce qu’il écarte toute personnification (Hypostasirung) de l’Idée elle-même ; deuxièmement, en ce qu’il éloigne d’elle tout ce qui appartient uniquement à la pensée abstraite, discursive ; et, troisièmement, en ce qu’il