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DELBŒUF. — LOGIQUE ALGORITHMIQUE 585

qui se rapproche du vrai; Vimprohahle (i), ou mieux, Vinadmissihle ou Vinacceptahle est ce que Tesprit penche à reconnaître comme faux, c'est ce qui se rapproche du faux.

N. B. Les mots admissible, inadmissible, etc., étant plus subjectifs que ceux de probable et d'improbable, seraient à préférer.

97. Cor. V et F sont des concepts contradictoires (56) ainsi que G et D; et Ton a:V = l--F;G=l — D. Ona aussi : e = GV; a=:GF;p = DV; i = DF.

98. DÉF. Au point de vue de la vérité subjective, les jugements se divisent en évidents, absurdes, acceptables ou inacceptables.

99. Théor. De l'évident on peut conclure au certain et au vrai; de l'absurde, au certain et au faux; de l'acceptable au douteux et au vrai; de l'inacceptable au douteux et au faux.

Même démonstration que plus haut (95).

Rem. 26. Qu'on puisse conclure de l'évident au vrai, et de l'ab- surde au faux, cela s'admet sans difficulté. Mais, au premier abord, il semble qu'on ne puisse conclure du probable au vrai ou de l'im- probable au faux. G'est qu'alors on fait rentrer la signification de vrai et de faux dans celle de véritable et de mensonger, ou encore de réel et de fictif, tandis que, en vertu de la définition que nous avons choisie, vrai signifie vraisemblable, et faux, invraisemblable. Le vrai, avons-nous dit, est ce qui provoque l'adhésion de l'esprit; si cette adhésion est absolue, le vrai est évident; si cette adhésion n'est pas accordée sans quelque réticence, le vrai n'est que probable ou acceptable. Une définition analogue a été donnée du faux. Ainsi, un jugement acceptable ou probable, provoquant l'adhésion de l'es- prit se présente comme vrai, et un jugement inacceptable comme faux. Il ne faut donc pas attribuer ici, ne l'oublions pas, aucune valeur objective aux termes vrai ou faux. Une erreur palpable peut, pour certains esprits, avoir tous les caractères d'une vérité évidente.

Rem. 27. On peut généraUser cette remarque. Les mots du lan- gage ordinaire ont une valeur précise pour celui qui les emploie, et cette valeur peut fort bien ne pas être saisie par les autres ; c'est ce qui fait bien souvent que Paul ne voudrait pas affirmer ce que sou- tient Pierre. On connaît la légende de ce puissant aimant qui tient suspendu en l'air le tombeau de Mahomet. Gomme l'a démontré M. Plateau, la chose en soi est impossible, le tombeau devant se trouver en pareil cas dans un état d'équilibre instable. Mais si je ne connais pas la démonstration, je pourrai dire que la chose est pos- sible, bien que je conçoive en même temps qu'elle puisse être impos- sible. Donc, quand je dis : c'est possible, je veux simplement dire que je ne vois actuellement pas de raison qui puisse me faire rejeter

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