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prendre pour terme moyen que le concept qui est dans une certaine relation à l'égard de Tun des deux autres. Deux concepts peuvent quelquefois être pris indifféremment pour moyens termes , mais jamais les trois à la fois. Nous nous contentons d'indiquer cette con- séquence sans la développer.

Rem. 19. Dans les syllogismes primaires non concluants, les prémis- ses, avons-nous vu, ont la forme M — x = P — y, ou M — x = P (80), c'est-à-dire que, traduites en langage vulgaire, elles donnent des jugements que la logique ordinaire appelle _particuiiers. (Cf. rem. 10, prop. 55).

On connaît la règle formulée par les logiciens que de deux juge- ments particuliers on ne peut rien conclure. Nous venons de donner la démonstration de, ce principe. Mais en même temps cette démons- tration fait voir en quoi ce principe est sujet à restriction. Il faut, en effet, que ce soit le terme moyen qui figure ou du moins puisse figurer comme sujet dans les jugements particuliers. Car si les pré- misses ont les formes S— x =M, etM — x = P — y ou F, qui se traduisent toutes deux par des jugements particuliers, le syllogisme est concluant (79). Ainsi le syllogisme suivant : Quelques triangles sont isocèles, quelques triangles isocèles sont équilatéraux , donc quelques triangles sont équilatéraux, est parfaitement légitime ; ainsi que cet autre plus trivial, mais plus facile à saisir : Quelques hommes sont chauves, quelques chauves portent perruque, donc quelques hommes portent perruque.

Si donc l'on donne cette prémisse : quelques parallélogrammes sont rectangleSy où rectangles soit le moyen terme, il est certain a priori que, quelle que soit dans la seconde prémisse la relation de ce terme avec l'autre extrême, le syllogisme sera concluant. Si je dis : quelques rectangles sont losanges (complexité), ou quelques rec- tangles sont carrés (spécificité), ou quelques rectangles ne sont pas des losanges (diversité), ou quelques rectangles ne sont pas carrés (divergence), je puis parfaitement conclure que quelques parallélo- grammes sont des carrés ou des losanges, ou que quelques parallélo- grammes ne sont pas des losanges^ ou ne sont pas des carrés.

L'erreur des logiciens provient de ce qu'ils ont confondu lindéter- mination du langage avec l'indétermination de lai pensée. Pour que la conclusion devînt évidente à travers le voile du langage, il suffirait qu'il y eût une forme spéciale de proposition pour indiquer cette re- lation d'un sujet à un prédicat qui y est renfermé, par exemple : Les parallélogrammes comprennent , entre autres,, tous les rectangles. C'est ainsi que l'on dit : Les singes anthropomorphes comprennent, entre autres, les chimpanzés.

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