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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS




La filosofia delle scuole italiane.

Juin et Août. — Le vénérable comte et sénateur Mamiani continue à porter presque seul le fardeau de cette revue. Sauf une suite de l’analyse déjà signalée de la philosophie de l’inconscient par Bonatelli, et une lettre peu importante de Bulgarini adressée à L. Ferri au sujet de la conscience, ces deux numéros sont entièrement rédigés de la même main. Nous signalerons parmi les différents articles de T. Mamiani ceux qui ont pour but de combattre la doctrine de révolution. Nous disions dans la première de ces analyses que le spiritualisme platonicien de Mamiani régnait sans partage en Italie. La situation tend à se modifier depuis plusieurs années. Le positivisme français et anglais gagne chaque jour de nouveaux adeptes ; de nombreuses publications témoignent de ce mouvement. En présence de cette invasion lente et continue de la philosophie du relatif, tous les partisans de la philosophie de l’absolu s’unissent dans un même esprit de résistance. Nous avons vu M. Véra s’armer en guerre contre le Darwinisme : à son tour la Revue des écoles Italiennes, qui jusqu’ici gardait assez volontiers le silence sur les doctrines nouvelles, prend place au premier rang dans la lutte. Mamiani, qui dans ses Confessions d’un Métaphysicien avait jadis vigoureusement attaqué le Darwinisme dès son apparition, rentre en lice aujourd’hui et publie une série de causeries d’allure libre et légère, destinées selon son aveu plutôt à indiquer sommairement les raisons de ses dissidences avec Spencer et Darwin qu’à discuter leurs systèmes d’une manière approfondie. Le premier entretien peut être intitulé : de l’Évolution ; le second : du Darwinisme. Dans le troisième l’auteur expose très-sommairement sa propre cosmologie.

Dès le début du premier entretien nous rencontrons quelques propositions discutables ; par exemple : que l’avènement de la philosophie de révolution a été imprévu comme un coup de foudre ; et qu’elle n’est qu’une extension aventureuse du Darwinisme. Il est possible qu’en Italie certains esprits aient été émus de la faveur avec laquelle est déjà accueillie en Europe une doctrine ignorée d’eux tout à l’heure, ou dédaignée ; mais de ce qu’ils se sont aperçus tout à coup de son succès, il ne s’ensuit pas qu’elle se soit répandue tout à coup. La même illusion