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Paul tannery. — la géométrie imaginaire.

à priori dans la notion de l’espace, même nos sens étant ce qu’ils sont, si nous faisons toutefois abstraction de la nécessité logique de non-contradiction entre les concepts simultanément admis.

Pour la seconde question, il semble difficile de rien répondre pour le moment. C’est précisément lorsque le travail de la nouvelle géométrie sera suffisamment avancé, lorsque l’entrelacement des différentes propositions fondamentales aura été dénoué, lorsque l’on connaîtra leurs corrélations réciproques, leurs tenants et aboutissants, que l’on pourra peut-être commencer des études dans ce sens,. et donner des réponses partielles, affirmatives ou négatives. Si la physiologie a d’ici là fait des progrès correspondants, peut-être pourra-t-on reconnaître que tel principe tient à telle constitution de nos sens, tel autre non. Jusque-là la question reste ouverte, et la nouvelle géométrie ne peut que demander crédit.

Paul Tannery.
(À suivre.)