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périodiques.Zeitschrift für Philosophie.

ce mot célèbre du grand mathématicien : « Appliquons aux sciences physiques et morales la méthode fondée sur l’observation et le calcul, méthode qui nous a si bien servi dans les sciences naturelles. »

En 1838, la traduction de Riecke fit connaître les idées de Quételet à l’Allemagne. Mais c’est à un Herbartien, à Drobisch qu’il était réservé d’appeler l’attention du monde savant sur la science nouvelle, par un article fort remarquable publié dans le « repertorium » de Leipzig de 1849. Bientôt le succès retentissant de l’histoire de Buckle, qui était écrite toute entière sous l’inspiration de la théorie nouvelle et pour la glorification de Quételet ; l’accueil fait à la traduction qu’en donna Arnold Ruge et qui n’eut pas moins de cinq éditions successives ; enfin l’ouvrage d’Adolphe Wagner « sur le déterminisme nécessaire des actes en apparence volontaires au point de vue de la statistique » vinrent poser de nouveau avec éclat devant la conscience du public philosophique la redoutable question de la liberté morale de l’homme. Devait-on répéter avec Buckle cette audacieuse affirmation de Quételet : « L’expérience démontre, en effet, avec toute l’évidence possible, cette opinion qui pourra sembler paradoxale au premier abord, que c’est la société qui prépare le crime et que le coupable n’est que l’instrument qui l’exécute ? » Le Dr Rehnisch promet d’exposer et d’apprécier dans de prochains articles, les débats que la question a soulevés en Allemagne.


comptes-rendus.

Le prof. Siebeck de Bâle, connu par ses travaux critiques sur Aristote, discute les opinions d’un autre historien érudit du péripatétisme, le prof. Teichmüller de Dorpat, sur les rapports du Platonisme et de l’Aristotélisme. Dans le dernier volume des « Études pour servir à l’histoire des concepts » (Studien zur Geschichte der Begriffe, Berlin, 1874. Weidmannsche Behandlung), Teichmüller soutient qu’Aristote ne fait au fond que reprendre sous une forme plus rigoureuse, plus systématique, et en les enrichissant de développements nouveaux, les idées essentielles de Platon ; qu’il enseigne la même doctrine que lui sur la physique, sur la téléologie, sur la matière, sur le νοῦς actif et passif. Teichmüller enfin n’hésite pas à soutenir, dans l’intérêt de sa thèse, que la doctrine péripatéticienne de l’immanence de l’idée se retrouve dans Platon, et que le système de ce dernier est essentiellement panthéiste, destructeur de la personnalité, opposé comme celui d’Aristote au dogme de l’immortalité. Siebeck combat longuement cette assertions de Teichmüller sur les textes connus du Xe livre de la République, du Phédon, etc.

Nous trouvons ensuite de courtes critiques d’Ulrici sur « Panacée et Theodicée » d’Alexandre Yung, plus poète que philosophe ; sur un Essai italien de philosophie hégélienne touchant l’abolition de la peine de mort par Pasquale d’Ercole, professeur à l’Université de Pavie (Naples,