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REVUE PÉDAGOGIQUE

Les statistiques communiquées, aussi bien que les actes de dévouement ci-dessus relatés, démontrent clairement tout ce qu’on peut attendre de la bonne volonté des instituteurs.

À côté des bons résultats dus à une première application de la circulaire ministérielle, M. Hervieux signale quelques desiderata de cette application.

Un grand nombre de préfets n’ont envoyé que les états de vaccinations et de revaccinations se rapportant aux candidats qu’ils proposaient pour les récompenses ministérielles. Il y a dans ce modus faciendi une économie regrettable de documents.

En ne signalant qu’un petit nombre de candidats, choisis parmi les plus dignes il est vrai, les autorités préfectorales et communales forcent la main pour ainsi dire et, d’une autre part, laissent dans l’ignorance des titres de ceux qui ne figurent pas sur la liste, ce qui, à certain point de vue, n’est pas sans importance.

Les listes dressées par les maires et les préfets de quelques autres départements laissent encore plus à désirer, car le cadre dans lequel doit être compris l’état des vaccinations et des revaccinations est entièrement supprimé. On se borne à une courte notice sur les actes de l’instituteur qui témoignent de son zèle pour la propagation de la vaccine. Cet exposé un peu trop sommaire des titres des candidats ne fournit que des éléments insuffisants d’appréciation.

Enfin, quelques départements, tels que l’Orne, les Ardennes, la Nièvre, le Lot et l’Aveyron, ont informé par l’organe de leurs préfets qu’ils n’avaient pas de candidats à proposer, s’abstenant de justifier par l’envoi des états de vaccinations et de revaccinations la sévérité de leur jugement. Or, le nombre assez élevé de tubes que l’Académie a envoyés dans quelques-uns de ces départements, et notamment dans le Lot et les Ardennes, laisse quelques doutes sur l’indifférence de tous les instituteurs sans exception en matière d’inoculation vaccinale.

On doit cependant déclarer que dans les Basses-Alpes l’inspecteur d’académie s’est plaint du peu d’empressement des instituteurs et des institutrices à encourager ce genre d’opérations, et que, dans un autre département, c’est aux municipalités qu’on s’en prend de cette indifférence.

Si, dans plusieurs départements, il n’est pas une seule commune qui ait envoyé ou dont l’Académie ait reçu les états de vaccination, il existe deux départements, la Haute-Marne et Meurthe-et-Moselle, qui ont transmis les états de vaccination de toutes leurs communes. Or, il résulte de ces états que la Haute-Marne renferme 113 écoles communales dans lesquelles il n’a été pratiqué aucune opération vaccinale, et 56 autres écoles où le chiffre de ces opérations n’a pas dépassé quelques unités. Parmi les écoles communales de Meurthe-et-Moselle il y en a 254 où il n’a été fait ni vaccination ni revaccination, et 59 où le chiffre de ces opérations ne s’est élevé qu’à quelques