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REVUE PÉDAGOGIQUE

Les résultats si favorables déterminés par l’héliothérapie, prudemment dosée, chez des organismes atteints, le Dr Rollier a eu naturellement l’idée de chercher à les obtenir chez des êtres simplement débilités, affaiblis, qu’il espérait mettre ainsi en état de se défendre contre l’infection menaçante. Il a donc réuni dans la montagne, près de Leysin (canton de Vaud) quelques garçons et fillettes convalescents ou prédisposés à la tuberculose et les a soumis à la cure d’air et de soleil, très progressivement appliquée au début du séjour. Le mouvement, condition indispensable du développement physique de l’enfant, occupe une large place dans le régime prescrit.

Sans entrer dans le détail médical des résultats obtenus, signalons seulement que le bain d’air et de soleil, « le plus puissant des toniques et des reconstituants », refait le terrain et augmente la vitalité de l’organisme, tout en agissant d’une façon remarquable sur la peau. L’existence au grand air et au soleil endurcit ces enfants chétifs contre le froid : en été, ils circulent à peu près nus par tous les temps, et ceux qui souffraient de rhumes, de bronchites ou d’angines au moindre changement de température deviennent bientôt presque réfractaires à ce genre d’affections. Lorsqu’ils quittent Leysin, les petits pensionnaires du Dr Rollier sont dans le meilleur état de résistance physique.

Mais il ne faudrait pas qu’en améliorant la santé, on laissât l’esprit en friche. La culture intellectuelle doit marcher de pair avec la culture physique. L’enseignement se donne donc en plein air et au soleil, aussi souvent que le temps le permet.

« Il n’y a pas, à vrai dire, de local spécialement affecté aux travaux scolaires. Pour permettre aux écoliers de prendre leurs leçons à un endroit quelconque, nous avons adopté un dispositif, construit par M. Jules Rappaz, de Genève. C’est un appareil composé de deux parties, un petit banc et un pupitre. Elles se replient l’une sur l’autre au moyen de charnières formant un tout peu volumineux et peu encombrant, que l’enfant assujettit à ses épaules par des courroies comme un sac de soldat, Une poche de toile, fixée à l’une des parties, renferme cahiers, livres, écritoire. Pour la leçon, chacun déplie son appareil, et s’assied sur le banc ayant devant lui à la hauteur