Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1916.djvu/380

Cette page n’a pas encore été corrigée
368
REVUE PÉDAGOGIQUE

l’enfance. En atteignant l’âge de la puberté, tous les enfants ou presque tous (95 p. 100) ont payé leur tribut à la tuberculose.

« L’infection tuberculeuse qui se fait essentiellement par la voie respiratoire, est arrêtée et localisée dans les ganglions trachéo-bronchiques. Ceux-ci, situés dans le hile (entre les deux poumons, vers la ramification de la trachée-artère) constituent la première ligne de défense de l’organisme et doivent être considérés comme le point de localisation de la tuberculose initiale, Si l’organisme de l’enfant est suffisamment résistant, l’infection s’y arrête, la tuberculose est vaincue, ou du moins inactive. Si la résistance de l’organisme est affaiblie, comme c’est le cas soit après certaines maladies infantiles, telles que la rougeole, la coqueluche, la scarlatine, etc., soit après un surmenage physique ou intellectuel, l’infection reste latente ou elle évolue. Dans ce dernier cas, le bacille de Koch fait irruption hors des ganglions trachéo-bronchiques et pénètre dans la circulation d’où il atteindra soit les méninges (méningite), soit les poumons (tuberculose pulmonaire), soit le péritoine (péritonite), soit les os ou les articulations (ostéites ou arthrites), soit enfin l’organisme tout entier (tuberculose miliaire ou généralisée).

« Il est communément admis aujourd’hui que la tuberculose de l’adulte est presque toujours une réinfection, dite endogène, consécutive au réveil (à la suite de maladies graves, d’excès ou de surmenage) d’une infection datant de l’enfance et restée latente dans les ganglions trachéo-bronchiques. Puisque c’est au cours de l’enfance que se contracte le germe de la maladie, c’est pendant cette période qu’il faut le combattre et le réduire à l’impuissance pour en éviter l’éclosion ultérieure ; il suffit pour cela de fortifier la résistance de l’enfant et d’éviter tout ce qui peut l’amoindrir. »

Or, pour fortifier la résistance de l’enfant, le Dr Rollier a eu recours à la cure solaire. Depuis douze ans, en effet, il a soigné et guéri par l’héliothérapie les formes les plus variées de la tuberculose dite externe, c’est-à-dire celle qui se localise dans les os ou dans les organes autres que les poumons et les méninges. Il a constaté l’excellente influence exercée par le soleil aussi bien sur l’état général que sur l’état local de ses malades.