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CONSIDÉRATIONS SUR LA MESURE DE LA VALEUR,
ET SUR LA FONCTION DES MÉTAUX PRÉCIEUX,
DANS L’APPRENTISSAGE DE LA RICHESSE SOCIALE


I.

INTRODUCTION

Personne n’ignore que les métaux précieux, c’est-à-dire l’or et l’argent, ou, si l’on veut encore, le numéraire, la monnaie, constituent la richesse aux yeux du vulgaire ; et nous pourrions entendre ici par le vulgaire tous ceux qui ne sont pas versés dans les premiers élémens de l’économie politique. Si l’on demande à un homme du peuple, ou à un homme que son ignorance rapproche du peuple, ce que c’est que d’être riche, il répondra probablement : c’est posséder une somme d’or ou d’argent. Cette opinion, fruit d’une illusion grossière, a été long-temps érigée en doctrine par les savans ; elle a servi de fondement au système exclusif ou mercantile ; et, pour peu qu’on soit au courant des vérités démontrées par les économistes modernes, on sait assez quelles mesures désastreuses elle a produites, et de combien de malheurs elle a été la source. Mais cette opinion étant généralement abandonnée aujourd’hui, et ne pouvant trouver d’asile désormais que dans quelques esprits rétrogrades on arriérés, ce serait perdre