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pour bâtir de fond en comble, on a étayé ce qui pouvait rester debout et se lier aux plans modernes. On s’est efforcé de nous donner au-dedans l’ordre avec la liberté, et au dehors la sécurité de la paix, certains que de l’ordre et de la paix naîtraient la prospérité, et bientôt de la prospérité tous les sentimens moraux dont les liens rattachent à la famille et à la patrie.


Le fond du public adhère merveilleusement à ce régime profitable, sans préjudice toutefois du privilége et de l’habitude de penser un peu de mal des ministres qui en sont les auteurs, et de critiquer ceux même de leurs actes qui réalisent le bien dont on jouit ; petit tribut que chacun paie au journal qu’il lit tous les matins. D’ailleurs, nous avons vu tant de vicissitudes atteindre les hommes et les choses, que nous semblons toujours vivre non dans le désir, mais dans l’attente de quelque nouveauté, et par là, ce qui nous satisfait le plus n’obtient que lentement la sanction de la confiance.

Mais en dehors des partis et de la politique, il est beaucoup d’esprits que préoccupent les inconvéniens de l’organisation sociale et certes l’intérêt est grand et la matière vaste.

Les conséquences de l’inégalité des biens, le lien qui unit celui qui fait travailler et ceux qui consentent à travailler pour lui, la nature et les conditions de ce contrat, les effets de ces transactions sur les différentes classes, et les conséquences qui en résultent pour toute la société, voilà, en laissant à l’écart toute question politique de fond et de forme sur la constitution du gouvernement, voilà, dis-je, un thème qu’on a